Sources primaires > LE ROY, Coup foudroyant, 1754.
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n'ayant guère qu'une ligne de largeur : ceci fait, serrez-les fortement l'une contre l'autre avec 
du cordonnet de soie ; plus elles seront serrées, mieux l'expérience réussira : posez-les ensuite 
au milieu du carreau de verre, & faites communiquer l'un des bouts de la feuille d'or (qui pour cet 
effet doit déborder par ses deux extrémités) avec la dorure du carreau, & l'autre avec quelque 
plaque ou morceau de métal ; que vous mettrez sur un morceau de verre posé dessus l'ayant bien 
chargé, comme on vient de le dire : prenez ensuite le C de fer dont nous avons parlé ; & après 
l'avoir appliqué sur le morceau de métal, tirez une étincelle du conducteur : si vous desserrez 
le cordon, & que vous regardiez vos lames, vous y verrez dans différents endroits des taches 
rougeâtres, produites par l'or qui y a été comme comprimé dans l'explosion, ou dans l'instant 
que le carreau s'est déchargé. Ces taches sont parfaitement égales sur chacune de ses lames, en 
sorte que l'une est toujours la contre-épreuve de l'autre, & si adhérentes que l'eau régale ni 
aucun mordant ne peut les enlever ; quelquefois le choc est si grand, lorsque l'électricité est 
très forte, qu'elles se brisent en mille parties. 
Après avoir parlé de l'expérience du coup foudroyant en général, en avoir fait voir les causes 
& montré les différents moyens de le varier, il ne me reste plus qu'à parler de son application 
à la Médecine. 
Je souhaiterais bien pouvoir donner ici une longue liste des bons effets qu'elle a produits ; mais 
malheureusement je suis contraint d'avouer qu'ils sont en très petit nombre, au moins ceux qu'on 
peut légitimement attribuer à cette expérience. Je sais qu'on a fait beaucoup de tentatives ; je 
sais qu'on a vanté le succès de plusieurs, mais ces succès ne sont pas confirmés. Je n'ai pas 
été moi-même plus heureux ; tout ce que j'ai remarqué de plus constant, c'est que la commotion 
donnée avec une certaine violence occasionne des sueurs très fortes aux personnes qui la 
reçoivent, soit par la crainte qu'elle leur cause, soit aussi par l'impression qu'elle fait sur 
tout leur corps. Cependant on ne doit pas se décourager, souvent le peu de succès de nos 
tentatives ne vient que de la manière dont nous les faisons : peut-être, à la vérité, que le 
temps & les expériences nous apprendront, que l'application de celle-ci au corps humain est inutile 
; peut-être aussi qu'ils nous en feront découvrir d'heureuses applications auxquelles nous 
touchons, & dont cependant nous ne nous doutons pas. Voyez ÉLECTRICITE. (T) 
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