– Vendredi 18. Je revins de Claveisolles (19) avec M. Couppier par la diligence ; je le quittai pour me faire débarquer au port Masson. J'arrivai chez Mme Carron à 3 heures ; Julie chez ma tante avec Agarite. Élise, m'ayant suivi en haut où elle m'avait fait monter sous le prétexte de la poudre, me dit de tâcher de la (20) dissuader de ses anciennes conjectures. Je m'assis en conséquence dans le verger, loin de Julie ; elle me regarda plusieurs fois avec un air d'étonnement ou d'inquiétude.
– Lundi 21. J'y entrai le matin avec ma soeur et la tatan alla chez ma tante. On rangea la capote de Joséphine ; je tendis la paille ; Agarite admira ma complaisance. Je lus l'après-dîner Sarah et l'Abenak, qui plut fort à Julie.
– Vendredi 25. Je vins de Lyon le matin et fus à Saint-Germain le soir ; je fis part à Mme Carron des propositions de M. Périsse (21) qu'elle n'approuva point. Quoique la porte de notre cabinet fût fermée, Agarite vint nous interrompre. Je vis peu Julie, qui repassa longtemps. Ma tante vint, et ensuite MM. Boeuf et d'Acosta. Julie me présenta de la brioche à goûter ; j'en pris un petit morceau ; elle me dit bonjour un peu après mon arrivée avec beaucoup de grâce.
– Lundi 28. Je ne partis qu'à 2h10 et fus à Saint-Germain en moins de 30 minutes. Je parlai plusieurs fois à Mme Carron de l'affaire de M. Périsse. Elise parut un peu l'approuver pourvu que

(19) Claveisolles est au nord de Lamur d'Azergues sur la ligne de Lyon à Paray-le-Monial, dans le Beaujolais. C'est là qu'habitait Couppier.

(20) "La" doit désigner Agarite qui commence à se douter du roman.

(21) Proposition d'aller s'installer à Lyon chez M. Périsse pour donner des leçons et peut-être devenir précepteur du fils Périsse.