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Manuscrits > André-Marie AMPERE, Chemise 298 [carton 19], 1775-1836.
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| Adresse de citation : http://www.ampere.cnrs.fr/ms-ampere-298-9-1.5.html

[Il existe plusieurs variantes de ce poème dans la même chemise. Le thème est identique à celui du poème "Le temps dans sa course rapide" et on peut le dater approximativement de 1798]


Bouquet

Depuis plus d'une année,
J'attendais le retour
De l'heureuse journée
Où l'usage et l'amour
Autorisaient ma flamme
A vous offrir ses voeux ;
Vous connaissiez mon âme,
Et l'ardeur de mes feux.

Mais l'on ne songe guère
Aux peines d'un amant,
Quand il craint de déplaire
En disant ce qu'il sent,
Et que de sa constance
Attendant son bonheur,
Il dévore en silence
Les tourments de son coeur.

Plein d'une ardeur si pure,
Je voulais dans ces vers
Vous tracer la peinture
Des maux que j'ai soufferts.
Par un récit sincère,
Sans qu'il put offenser
Le coeur le plus sévère,
J'espérais vous toucher.



Bouquet

Depuis plus d'une année
J'attendais ce beau jour,
Mon âme abandonnée
Aux erreurs de l'amour,
Se faisait dans l'attente
D'un destin moins cruel,
Une image charmante
D'un jour si solennel.

Sans être téméraire
En offrant un bouquet,
On peut être sincère
Dans un tendre couplet,
C'est alors que sans crime
On découvre ses feux,
Son coeur et son estime,
A l'objet de ses voeux.

En célébrant vos charmes
J'aurais peint mes soupirs,
Mes transports, mes alarmes,
Et mes tendres désirs.
Heureux si la peinture
De la brûlante ardeur
D'une flamme si pure
Eut touché votre coeur

Mais, ô vaine espérance
D'un malheureux amour,
Pour rompre le silence
J'attendais ce moment,
Et je sens dans mon âme
Tremblante à votre aspect
Céder encore ma flamme
Aux lois de mon respect.

Document de l'Académie des sciences (Institut de France) - Photo : CNRS, CAK-CRHST.

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