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Manuscrits > André-Marie AMPERE, Chemise 298 [carton 19], 1775-1836.
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| Adresse de citation : http://www.ampere.cnrs.fr/ms-ampere-298-241-1.5.html

[il existe plusieurs versions de ce poème]

Que j’aime à m’égarer dans ces routes fleuries,
Où je t’ai vue errer sous un dais de lilas,
Que j’aime à répéter aux nymphes attendries
Sur l’herbe où tu t’assis, les vers que tu chantas.

Au bord de ce ruisseau dont les ondes chéries
Ont à mes yeux séduits réfléchi tes appâts,
Sur les débris des fleurs que tes mains ont cueillies,
Que j’aime à respirer l’air que tu respiras.

Les voilà, ces jasmins dont je t’avais parée,
Ce bouquet de troène a touché tes cheveux,
Tout ici me retrace une image adorée,
Tout y plaint les tourments d’un amant malheureux.

Regarde cette rose aujourd’hui desséchée :
Hier elle exhalait les plus douces odeurs.
Sur ton sein palpitant, tu l’avais attachée !
Quel injuste destin a flétri ses couleurs !

Tout passe, c’est ainsi que la course des âges
Sur les ailes du temps emporte nos beaux jours,
Qu’un ciel pur et serein se couvre des nuages,
Que l’absence succède aux plus tendres amours.

Document de l'Académie des sciences (Institut de France) - Photo : CNRS, CAK-CRHST.

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