Essai sur la classification naturelle des corps simples.

Depuis que cessant de se livrer à des hypothèses arbitraires, les chimistes n'ont consulté que l'expérience relativement à la composition des corps, et qu'ils ont, dès lors, établi comme un principe fondamental, qu'on doit consédérer comme simples tous les corps qu'on n'a point décomposés, le nombre s'en est accru successivement à mesure qu'on a soumis aux procédés de l'analyse des composés, dont on ne connaissait point, ou dont on avait mal déterminé les élements. Les corps simples sont en trop grand nombre aujourd'hui pour qu'on puisse les étudier sans les ranger dans un certain ordre, sans réunir ceux qui offrent le plus de propriétés communes, et séparer ceux que distinguent des caractères opposés. S'il ne s'agissait que de présenter, dans un cours, ou dans un traité élementaire, l'ensemble des faits connus, cet ordre serait à peu près arbitraire, et on pourrait employer une classification artificielle semblable à celles dont on a d'abord fait usage dans les différentes branches des sciences naturelles. Mais lorsqu'on se propose de préparer de nouvelles découvertes, et d'amener peu à peu la science dont on s'occupe à un degré de perfection, tel que la connaissance des