Monnin à Ampère, André-Marie
à Monsieur Apert [sic] Académicien
rue des fossés-saint-victor n° 19
Paris
ce 25 8bre 1832
Monsieur,
Une circonstance m'a fait rencontrer un marin qui a trente deux ans de pilotage. Je lui
ai parlé des moyens contre les naufrages. Il approuve les outres d'autant plus,
dit-il, qu'on pourrait en employer une grande quantité. Il dit qu'une centaine
d'outres autour d'un vaisseau serviraient grandement. On pourrait pour en
accélérer le gonflement les arrêter à un tuyau, et à
l'aide d'un piston en gonfler plusieurs à la fois ; ensuite avec une vis,
boucher le tuyau. Ces outres, a dit ce marin, seraient un exercice qui s'apprendrait comme
un autre.
Il dit aussi que les chaînes, dont je vous avais parlé dans une lettre, en forme
de treillages et arrêtées de distance et distance aux vaisseaux pour les
empêcher de s'en aller en débris, pourraient avoir leur utilité ; mais
il dit qu'il ne faut pas parler de fer comme je disais dans ce que j'ai écrit.
La mer ne souffre point de fer, dit-il. On pourrait, dit-il, les remplacer par des cordages.
J'ai cru devoir vous faire part de ceci, si le rapport n'est pas fait. Je me
recommande pour quand vous aurez un moment de loisir. Ce marin pense que ce travail ne sera pas
rejeté.
Agréez, Monsieur, je vous prie, mon profond respect.
Monnin
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Source de l'édition électronique de la lettre : original manuscrit Paris, Archives de l'Académie des sciences, fonds Ampère, carton VIII, chemise 154.
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Lien de référence : http://www.ampere.cnrs.fr/amp-corr998.html
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