@. Ampère et l'histoire de l'électricité 

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@.ampère

Correspondance d'Ampère, Lettre L87

Présentation de la Correspondance

Ampère, André-Marie      à      Carron-Ampère, Julie (1ère femme d'Ampère) (1)

A Madame Ampère, née Carron, grande rue Mercière, n° I8, à Lyon.
[7 mars 1802]

J'ai reçu deux lettres tout à l'heure, ma bonne amie. J'espérais qu'il y en aurait une de toi et j'ai été trompé dans mon attente. Trèves me demande des éclaircissements sur l'art de tracer les cadrans solaires et Gabet me propose de venir chercher les pièces du cabinet pour les raccommoder. Je ferai réponse mercredi ; mais je fais partir cette lettre sur-le-champ pour t'avertir que je me suis mis dans un embarras dont vous pouvez, toi et Marsil, me tirer en suivant de point en point ce que je vais te dire.
1° J'ai dit au secrétaire Rousin chargé par le préfet d'acheter à Lyon plusieurs pièces de physique et, entre autres, deux globes, que j'en avais demandé un à ton beau-frère et, comme il veut que l'autre soit pareil, il faut que Marsil lui en remette un terrestre de 8 pouces de diamètre comme est le céleste, en lui disant que c'est le pareil de celui qu'on m'a envoyé ; il se les fera payer tous les deux et te remettra la moitié du prix. S'il n'avait pas de globe terrestre, il s'en procurerait un et dirait toujours que c'est le pareil du céleste qu'il m'a envoyé ; sans quoi je passerais ici pour un barbouillon.
2° J'ai dit au même M. Rousin, chargé d'acheter 60 livres de mercure, d'en prendre 55 chez M. Sionnet et 5 chez toi. Comme j'en ai perdu ou employé plus d'une livre, il faudra envoyer tout de suite la bouteille et le mercure qui y est chez M. Sionnet pour qu'il complète les 5 livres ; on lui payera les onces qu'il fournira pour cela, et tu remettras ces 5 livres de mercure à Marsil, en lui disant qu'il me fera bien plaisir et me rendra le plus grand service s'il peut prendre la commission de faire charger les différents objets que le secrétaire doit procurer au cabinet. M. Gambier emballera lui-même ce qui est fragile.
J'espère que tu as fait porter chez lui, d'après ce que je t'en avais écrit, la cornue de fer et le grand globe de verre polir qu'il les vende, l'un 18 livres, l'autre 5 livres. Tu lui as bien fait dire ces prix, n'est-ce pas, ma bonne amie ; je voudrais bien qu'il ne les oubliât pas et que tu lui fis dire encore que le tube à comprimer l'air qu'on lui demandera pour le cabinet doit être de 5 ou 6 pieds au moins de haut ; le plus haut est le meilleur. Toutes ces commissions sont extrêmement pressées. Rousin sera à Lyon mardi ou mercredi. Je te donne là bien de l'embarras ! Mais j'espère que tout ira bien.
Je t'embrasse mille fois ; et le petit, baise-le pour moi, apprends lui à dire papa ! Aime-le comme je vous aime tous deux ! Qu'il est heureux de t'embrasser tous les jours ! Que je voudrais te dire d'aussi près : « Je t'aime. »

A. AMPÈRE



(1) Huit pages in-4° ; adresse sur la dernière.

Correspondance du Grand Ampère, tome I, p. 101-102
  Source de l'édition électronique de la lettre :
DE LAUNAY (Louis). Correspondance du Grand Ampère. tome I. Paris : Gauthier-Villars, 1936. p. 101-102


  Autre source de la lettre : original manuscrit
Paris, Archives de l'Académie des sciences, fonds Ampère, carton XXVI, chemise 393 quarto
(Huit pages in-4° ; adresse sur la dernière.)


Voir le fac-similé :
Lien de référence : http://www.ampere.cnrs.fr/amp-corr87.html

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