Bredin, Claude-Julien à Ampère, André-Marie
16 octobre 1825 […]Mon ami, dis-moi quelque chose, quand tu m'écriras, de ces idées qui
ont exercé sur ta vie une influence si prodigieuse, soit en bien, soit en mal ! [...] Il
paraît que l'Anglais, qui t'a coupé la luette, t'a débarrassé pour
toujours de ton mal de gorge. C'est un grand point. Il faudrait bien qu'un autre Anglais
fût assez habile pour te tirer de l'embarras où te met la mort de M. de
Lacépède. Pauvre ami, je te plains d'être ainsi tiraillé entre des
engagements antérieurs, des affections de coeur et ta conviction. A ta place, je serais
tout aussi tourmenté que toi. Il paraît que la Juive marche bien. Je m'en
réjouis ; mais je n'aime pas qu'à cause d'elle on oublie Himélide.
Gasparin ne confirme que trop toutes les inquiétudes que j'ai sur les affaires de
l'Orient. J'ai écrit une lettre, il y a quelques jours, sur la honteuse inaction de
l'Europe. Je ne pouvais que cela, et cela n'est rien. Mais Ballanche dit que le pas d'une
fourmi pèse sur le monde [...] Parle-moi du travail d'anatomie comparée que j'ai
lu il y a un an ! [...] Je voulais demander aujourd'hui à Gasparin si tu n'avais pas
fait un second article [...]
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