Dupras, Claude-Joseph à Ampère, André-Marie
Bourg,
le 16 août 1812 A Monsieur Ampère inspecteur général de l'université
impériale Dupras co-associé avec le principal du collège de Bourg Monsieur Je prends la liberté de vous entretenir encore une fois
de mes intérêts et de ma situation ; voilà l'année scolaire
écoulée, et par une fatalité qui semble me poursuivre, ma position est
toujours la même, toujours pénible, toujours incertaine, toujours
onéreuse. La ville de Bourg a fait toutes les démarches qu'elle a cru
nécessaires pour obtenir un lycée, et rien encore, aucune probabilité
même n'en peut encore faire espérer l'établissement. L'école
secondaire ecclésiastique de Meximieux devait être transférée
à Bourg, et monseigneur l'archevêque que cette disposition contrarie, en a
suspendu l'effet, et vraisemblablement cette puissance obtiendra le [report] de la
décision. Depuis 1810, nous sommes privés, contre le gré même
du conseil municipal, du secours que la ville nous avait promis, et le déficit bien
prouvé, bien démontré, bien établi par pièces probantes,
reste toujours à notre charge, sans que nous ayons encore le moindre espoir de voir le
gouvernement accueillir nos réclamations. Il est démontré que les
ressources du collège de Bourg, en y joignant les secours de la ville, peuvent tirer
d'affaire un chef mais non deux associés ; il m'est de toute impossibilité, vu
les pertes que j'ai faites ces trois dernières années, de recommencer comme
associé aux charges du collège de Bourg, l'année scolaire qui va s'ouvrir.
Le conseil de l'université est trop juste pour m'assujettir à descendre à
l'état de simple professeur, après avoir supporté les pertes les plus
considérables, fait le sacrifice de mon temps et de mes peines, dans l'unique espoir
d'une promotion avantageuse que mon titre me donnait lieu d'attendre. C'est
d'après ces considérations, que je me décide à faire de nouvelles
démarches, mais comme il convient de désigner le poste que l'on demande, toutes
les fois qu'on veut réussir, je m'adresse à vous, Monsieur, pour vous prier de me
faire passer la note des places qui peuvent me convenir, et qui doivent vaquer cette
année. J'ai trop de confiance en vos bontés, pour douter un seul instant de votre
empressement à me rendre ce service. Je n'agirai pas avant votre réponse,
et pour plus de certitude dans les succès que je désire, je vous prie de me dire
votre avis sur les postes dont vous daignerez me donner note ; pour comble de bienfait,
faites-moi l'amitié de me donner aussi la marche qu'il convient de prendre. Je
suis tellement peiné de ma situation, que je ne répugnerai pas à faire le
voyage de Paris, après en avoir obtenu cependant la permission, si vous jugez que cette
démarche soit nécessaire, et surtout si je dois espérer que vous daignerez
concourir à l'efficacité de ma demande par les recommandations
particulières que comportent votre crédit, votre influence et le rang
distingué que vous occupez. Je n'aurai point à regretter, j'en suis convaincu,
les nouveaux sacrifices que ce parti extrême entraînera. Ma confiance en
vous, Monsieur, est sans borne, j'attendrai en conséquence votre avis pour suivre la
direction que vous daignerez me donner. Je désirerais aussi savoir quels sont les
membres de l'université chargés des collèges, et celui à qui il
conviendra de m'adresser. Daignez, Monsieur, me rappeler au souvenir de M.M. Petitot,
Rendu, et Guéneau de Mussy, toutes les fois que l'occasion s'en présentera, et me
recommander à leur bonté et à leur justice. J'ai l'honneur
d'être, avec la plus haute considération, Monsieur, votre très humble et
très dévoué serviteur. Dupras.
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Source de l'édition électronique de la lettre : original manuscrit Paris, Archives de l'Académie des sciences, fonds Ampère, carton XXI, chemise 311ter.
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Lien de référence : http://www.ampere.cnrs.fr/amp-corr1043.html
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