Bernard, Auguste à Ampère, André-Marie
A Monsieur Ampère
[Paris],
s.d. Monsieur, Plusieurs professeurs se proposant de se présenter au concours
pour l'agrégation des sciences, sont venus étudier à Paris, et ne doivent
y rester que cette année. Or cette année justement, on n'enseigne nulle part une
des parties les plus importantes de la physique, je veux dire les phénomènes de
la lumière connus sous les noms de double réfraction, d'interférences, de
polarisation. A la Sorbonne, on n'en parle jamais ; et d'après ce que vous nous avez
annoncé, vous vous proposez de n'exposer pour ainsi dire que le programme du cours de
physique de l'année prochaine. Les théories dont j'ai parlé plus haut font
cependant partie de l'examen du concours ; d'ailleurs nous nous proposons de les introduire
dans notre enseignement. Comment néanmoins y parvenir, s'il n'existe aucun traité
bien fait sur cette partie de la physique ? et aucun cours pour nous guider dans nos
recherches. C'est par suite de nos réflexions que nous avons pensé à nous
adresser à vous, qui avez porté la lumière dans un si grand nombre de
théories difficiles. Nous venons vous demander s'il ne pourrait pas entrer dans vos vues
de consacrer quelques leçons de votre cours à ce point particulier de la
théorie de la lumière, sauf à laisser de côté les
expériences, s'il était impossible de faire autrement. Je vous prie de
recevoir l'assurance anticipée de notre éternelle reconnaissance pour ce
signalé service, et d'agréer nos salutations respectueuses. Pour mes
collègues, [Auguste] Bernard.
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Source de l'édition électronique de la lettre : original manuscrit Paris, Archives de l'Académie des sciences, fonds Ampère, carton XXI, chemise 311bis.
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Lien de référence : http://www.ampere.cnrs.fr/amp-corr1027.html
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