Adolphe Ganot, Traité
élémentaire de physique expérimentale et appliquée, Paris, 13ème édition,
1868, p. 374.
Aujourd'hui, cette expérience ne serait plus présentée de la même manière.
On considère en effet que ce qui est émis, réfléchi, et absorbé n'est pas la
chaleur1 mais un rayonnement : le rayonnement
infrarouge, c'est-à-dire un rayonnement électromagnétique qui ne diffère du
rayonnement lumineux visible que par une longueur d'onde un peu plus élevée. Ce
rayonnement est émis par le charbon incandescent situé au foyer du premier
réflecteur, et, après deux réflexions, il est absorbé par le corps inflammable
placé au foyer de la seconde parabole.
Or les lois de la réflexion du rayonnement électromagnétique sont les mêmes que l'on
soit dans le domaine du visible, de l'infrarouge, de l'ultraviolet, etc. Le laiton
permet de construire de bons réflecteurs pour l'infrarouge alors que ses
propriétés réfléchissantes sont médiocres dans le domaine visible.
1. On appelle aujourd'hui chaleur l'énergie
transférée d'un corps chaud à un corps froid par conduction ou par convection. Dans le
cas de la conduction les deux corps sont mis en contact ou reliés par un
conducteur thermique. Dans le cas de la convection, le transfert se fait
par l'intermédiaire du mouvement d'un fluide : par exemple l'air qui circule
au-dessus d'un radiateur, d'ailleurs nommé plus correctement convecteur par
les spécialistes. De tels transferts d'énergie sont impossibles dans le vide,
contrairement aux transferts par rayonnement : le rayonnement solaire parcourt
150 millions de kilomètres à travers le vide avant d'échauffer les corps qui
l'absorbent à la surface de la terre.
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