Exercice : Les expériences de Benjamin Franklin (2)
Par Christine Blondel et Bertrand Wolff
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Remarque à l'intention du professeur
Cet exercice s'adresse à des élèves qui ont déjà eu l'occasion de voir des
expériences d'électrostatique et de les interpréter par des actions attractives
et répulsives s'exerçant à distance entre corps électrisés, porteurs de charges
positives ou négatives. Ils devront aussi savoir
- qu'un corps électriquement neutre est un corps dans lequel charges électriques
positives et négatives se compensent exactement
- que dans un conducteur métallique ce sont les électrons libres qui sont mobiles
- que l'air se comporte habituellement comme un isolant et ne permet donc pas
la transmission de charges électriques d'un corps à un autre, sauf dans le cas où
le "déséquilibre électrique" (la différence de potentiel) entre ces corps est
suffisant pour que se produise une étincelle, comme dans la figure 2 (b).
C'est l'explication moderne qui est ici demandée à l'élève. L'idée
que les actions électriques s'exercent à distance, sans intermédiaire matériel, entre
des charges localisées sur les corps électrisés, n'est pas celle de Franklin
lorsqu'il entreprend ces expériences. Pour lui, la "matière électrique" des corps
électrisés positivement déborde en quelque sorte, formant dans l'espace environnant
des "atmosphères électriques" qui poussent les unes sur les autres. Il est intéressant
de permettre à l'élève de confronter l'explication moderne aux hypothèses proposées
par Franklin, à savoir les "trois principes" dont nous donnons l'essentiel dans la
partie Atmosphères, atmosphères... ? de la page
De l'électricité « en + ou en − » de Franklin aux lois de l'électricité
Mais cet extrait peut difficilement être proposé d'emblée à l'élève. Sa
compréhension suppose que le professeur explicite les représentations que se fait Franklin
des actions électriques. Il est possible que l'élève y trouve des points communs avec
ses représentations spontanées. Le professeur pourra faire remarquer les difficultés
sur lesquelles bute l'interprétation que propose Franklin avec ses "trois principes"
et indiquer que ce sont précisément ces difficultés, et plus généralement l'énigme
que représentaient les phénomènes d'influence électrique pour les contemporains de
Franklin, qui ont joué un rôle décisif dans l'abandon progressif des "atmosphères"
au profit de la notion d'action à distance enseignée aujourd'hui.
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Donnez l'explication moderne des expériences de Franklin
En 1755, Benjamin Franklin s'intéresse à l'action qu'exerce un bâton électrisé sur un cylindre
de métal placé à une distance suffisante pour qu'il n'y ait pas transmission de charges électriques,
ni par contact, ni par décharge à travers l'air. Il y voyait une reproduction en miniature de
l'action que pouvait avoir un nuage d'orage s'approchant de la tige métallique d'un paratonnerre.
On dit aujourd'hui qu'il y a "influence électrique" du bâton sur le cylindre conducteur. Mais
Franklin et ses contemporains butaient sur l'explication du phénomène.
Le cylindre de métal est isolé. Près d'une des extrémités du cylindre, Franklin suspend une
couronne de petits fils conducteurs.
1. Dans l'une de ses expériences (fig. 1), il électrise positivement le cylindre
(par exemple par contact avec un tube de verre frotté). Les fils conducteurs se
repoussent. Lorsqu'il approche ensuite de A un bâton électrisé positivement, les
fils s'écartent davantage. Au contraire s'il approche le bâton de B, les fils
se rapprochent. Expliquez ces observations.
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figure 1
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Réponse :
a. Avant qu'on approche le bâton, la charge positive (c'est-à-dire un déficit en
électrons) est répartie sur l'ensemble conducteur constitué par le cylindre et les
fils. Ceux-ci sont donc chargés positivement et se repoussent mutuellement.
b. Lorsque le bâton électrisé positivement est approché en A, des électrons sont
attirés vers A, et le déficit en charges négatives du côté B s'accroit. La charge
positive des fils augmente et ils se repoussent davantage.
c. Lorsque le bâton est approché en B, des électrons du cylindre sont attirés dans
les fils et la charge positive des fils diminue.Ils se repoussent donc moins
fortement.
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2. Dans une autre expérience (fig. 2, ci-dessous) le cylindre n'est pas électrisé.
(a) On approche de ce cylindre un bâton de verre électrisé : les fils divergent.
(b) On approche ensuite de l'autre extrémité un conducteur relié à la terre : une
étincelle jaillit et les fils retombent. [Pour que ceci se produise, il faut que le tube de verre
soit très fortement électrisé. Le conducteur relié à la terre doit être très rapproché, et de
préférence en forme de pointe]
(c) On éloigne le bâton de verre, les fils s'écartent à nouveau.
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figure 2
Expliquez ces observations
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Réponse :
(a) Le cylindre reste globalement neutre (charge nulle), mais des charges
négatives (électrons) sont attirées vers la gauche,
d'où une charge positive à droite. Les fils, électrisés positivement, se
repoussent.
(b) L'étincelle, qui éclate entre le conducteur lié à la terre et la partie positive
du cylindre, apporte des électrons à la partie droite du cylindre. Les fils ne sont
plus électrisés.
(c) Le cylindre est maintenant chargé négativement. Les électrons qui s'étaient
précédemment accumulés du côté gauche sous l'influence du bâton se répartissent
sur l'ensemble conducteur. Les fils sont électrisés négativement et se repoussent.
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Une bibliographie de "sources secondaires" sur l'histoire de l'électricité.
Mise en ligne : juin 2008
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