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Manuscrits > André-Marie AMPERE, Chemise 298 [carton 19], 1775-1836.
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| Adresse de citation : http://www.ampere.cnrs.fr/ms-ampere-298-41-1.5.html

Chanson

Du dieu que l’univers adore
J’ai longtemps méprisé les lois,
Et je serais peut-être encore
Insensible et sourd à sa voix,
Mais pour punir ma folle audace
Il se servit un jour de vous,
Je courus lui demander grâce
Et fléchir ainsi son courroux.

C’est toi qui m'a donné la vie,
Et tu peux seul me rendre heureux,
Tendre amour d’un cœur qui te prie
Entends les soupirs et les vœux,
Pour me soustraire à ta puissance
Pardonne un inutile effort,
Mon cœur, pour prix de ta clémence,
Te servira jusqu’à la mort.

Si j’ai mérité ta colère
Ah ! vois du moins mon repentir !
J’abjure un dessein téméraire !
Amour voudrais-tu m’en punir ?
Je vis alors ce dieu suprême
Qui vers moi descendait des cieux,
Touché de ma douleur extrême
Et des pleurs que versaient mes yeux.

Oui, me dit-il, je te pardonne,
Mais c’est par ta fidélité
Que le pardon que je te donne
Doit être longtemps mérité.
Je veux éprouver ta constance
Avant de couronner tes feux,
Pour prix de ta persévérance
Attends le sort le plus heureux.

Document de l'Académie des sciences (Institut de France) - Photo : CNRS, CAK-CRHST.

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