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Manuscrits > André-Marie AMPERE, Chemise 298 [carton 19], 1775-1836.
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| Adresse de citation : http://www.ampere.cnrs.fr/ms-ampere-298-406-1.5.html

L'amour semblait animer la nature,
Sous ces ormeaux, près de cette ondre pure,
Les rossignols, les serins, les pinsons,
En répétaient les charmantes leçons.
Un jeune amant au sein de ce bocage
Se dérobait sous son épais feuillage ;
Il y cherchait cet antre retiré
Où le soleil n'a jamais pénétré,
Et dont la mousse et la tendre fougère
Servit de lit à plus d'une bergère.
Je l'entendis au fond de ce séjour
Peindre en ces mots l'excès de son amour.
C'est donc ici qu'elle m'a dit d'attendre
Le prix charmant de l'amour le plus tendre,
C'est dans ces lieux, sous cet ombrage frais...
Dieux ! Je l'entends, je revois ses attraits,
C'est elle enfin... divine Eléonore
Viens m'enivrer des charmes que j'adore...
Eléonore écartant les rameaux
En rougissant cherchait sous ces berceaux
L'heureux Lindor, et la belle craintive
La main en l'air, et l'oreille attentive,
Ne tarda pas d'entrevoir son amant
Et de voler dans cet antre charmant.
Mais aux appâts d'un si beau paysage,
Où du bonheur brillait partout l'image,
Mon coeur troublé me disait en secret
Qu'il pouvait seul mettre le dernier trait,
De tant d'objets en proie à leurs tendresses
Je ne voyais les feux et les caresses

Document de l'Académie des sciences (Institut de France) - Photo : CNRS, CAK-CRHST.

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