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Manuscrits > André-Marie AMPERE, Chemise 298 [carton 19], 1775-1836.
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| Adresse de citation : http://www.ampere.cnrs.fr/ms-ampere-298-403-1.5.html

Après sept ans entiers de fureur et de crime
Nous commençons enfin à sortir de l'abîme
Où l'empire français, séduit et ravagé
Par des monstres sans frein avait été plongé.
Muse, qui sur l'airain au temple mémoire
Doit graver de nos maux la déplorable histoire,
Dis-moi de quel burin et sous quels traits de feu
Tu peindras ces brigands armés contre leur dieu,
Profitant du moment qu'il leur laissait encore
Pour braver tous les droits que l'univers adore,
Sur ses temples détruits dressant leurs échafauds
Et du sang de leur maître enivrant des bourreaux,
Dis-moi de quels forfaits retraçant les peintures
Tu porteras l'effroi chez les races futures,
Et que de mes récits nos neveux effrayés
Rendent grâces au dieu qui les a foudroyés.
La France dès longtemps en proie à tous les vices
Avait trop dédaigné ses faveurs protectrices ;
Il fallait que ce dieu pour venger ses autels
De leur propre fureur étonnât les mortels,
Et que l'impiété, sa superbe rivale,
Déroulant les replis de son âme infernale,
Pût, sur le trône assise, offrir à tous les yeux
Des plus noirs attentats le spectacle odieux.
Déjà l'heure a sonné, la France est ébranlée,
Dans les murs de Paris la discorde appelée
Accourt des bords du Rhin, de l'Isère et du Var,
On se trouble, on consulte, on s'agite au hasard,
De mille députés la stérile éloquence
Se charge d'assurer le bonheur de la France,

Document de l'Académie des sciences (Institut de France) - Photo : CNRS, CAK-CRHST.

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