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Manuscrits > André-Marie AMPERE, Chemise 298 [carton 19], 1775-1836.
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| Adresse de citation : http://www.ampere.cnrs.fr/ms-ampere-298-32-1.5.html

L’autre jour, ma muse enfantine
Voulait célébrer ma cousine ;
Mais c’est en vain qu’à mon secours,
J’appelai le dieu de la lyre :
Phébus me répondit toujours
Il vaut mieux ne rien dire.

Mais si je faisais la peinture
De cette amitié vive et pure
Dont je sens mon coeur s’enflammer,
Ah ! dit-il, avec un sourire,
Les vers pourraient ils l’exprimer ?
Il vaut mieux ne rien dire.

Mais les talents qu’on voit en elle,
Et qui la rendent le modèle
De toutes les perfections,
Oh ! reprit-il, pour les décrire
Il te faudrait tous mes crayons :
Il vaut mieux ne rien dire.

Mais sa beauté, ses yeux, sa grâce
Si j’essayais... dieux, quelle audace !
Comment peindre tant d’agréments ?
Le seul charme de son sourire
Serait au-dessus des chants.
Il vaut mieux ne rien dire.

De ces refus, un peu confuse,
Je voulais chercher une excuse ;
Si je fais mal cette chanson,
Dans mon coeur elle saura lire ;
Non, non, dit toujours Apollon
Il vaut mieux ne rien dire.

 

[suite sur image 30 (deux images en arrière)]

Document de l'Académie des sciences (Institut de France) - Photo : CNRS, CAK-CRHST.

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