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Manuscrits > André-Marie AMPERE, Chemise 298 [carton 19], 1775-1836.
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| Adresse de citation : http://www.ampere.cnrs.fr/ms-ampere-298-243-1.5.html

Ode

Quelle affreuse nuit s’étend sur la Terre,
Quels longs tremblements renversent nos murs,
Quels feux destructeurs forcent la barrière
De leurs antres obscurs.

L’air siffle et gémit, les tonnerres grondent
Des palais croulants l’horrible fracas,
Des mourants au loin, les cris se confondent
A leurs bruyants éclats.

Des pâles éclairs les clartés funèbres
Semblent n’éclairer ces scènes d’horreur
Que pour nous montrer au sein des ténèbres
L’excès de nos malheurs.

L’enfant au berceau meurt près de sa mère.
Pour le sexe ou l’âge, il n’est plus d’appui.
Le fils cherche en vain à sauver son père
Et s’abîme avec lui.

La mort déployant ses ailes sanglantes
Vient du désespoir écouter les cris
Et des champs déserts, des cités fumantes,
Contempler les débris.

Document de l'Académie des sciences (Institut de France) - Photo : CNRS, CAK-CRHST.

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