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Manuscrits > André-Marie AMPERE, Chemise 298 [carton 19], 1775-1836.
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| Adresse de citation : http://www.ampere.cnrs.fr/ms-ampere-298-237-1.5.html

[Ce poème est le dernier d'une série de trois poèmes intitulés "Stances" et suivis de la date
"1801". A la fin des trois poèmes, on peut lire : "dictées par l'auteur à Lyon, à son ami Dupré, le 20 juillet 1812, à son retour de Poleymieux". On a repris les deux premiers poèmes "Quelques souvenirs" et "Que j'aime à m'égarer" à partir des versions manuscrites d'Ampère f155 et f133.]

Stances

Ecoute un instant, mon ami,
Ces vers que m’ont dictés la raison et l’amour ;
Aux accents de ma voix, que ton âme attendrie
S’ouvre comme la rose aux rayons d’un beau jour.

Vois l’homme jeté sur la Terre,
Des biens de l’avenir son oeil est ébloui ;
Il laisse en poursuivant le bonheur qu’il espère
Se flétrir le bonheur qui fleurit près de lui.

Ah ! lorsqu’auprès de ce que j’aime,
Je puis laisser mes jours couler avec les tiens
Dans ce repos si doux, félicité suprême
Qui d’un monde trompeur surpasse tous les biens.

Pourquoi d’une gloire stérile
Sais-je rechercher les frivoles honneurs ?
Ou pour grossir sans cesse un trésor inutile
De l’aveugle Plutus implorer les faveurs ?

Gardons nous d’appeler prudence
Ce désir d’amasser jusqu’à son dernier jour
Qui de l’homme aux cités tourmente l’existence
Et flétrit dans son cœur la vertu et l’amour.

Retournons dans ce lieu champêtre
Où chaque heure amenait quelque nouveau plaisir,
Et content des moissons du champ qui nous vit naître
Doublons notre fortune en oubliant nos désirs.

Document de l'Académie des sciences (Institut de France) - Photo : CNRS, CAK-CRHST.

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