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Manuscrits > André-Marie AMPERE, Chemise 298 [carton 19], 1775-1836.
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| Adresse de citation : http://www.ampere.cnrs.fr/ms-ampere-298-224-1.5.html

A l’aspect imprévu de ce brillant soleil,
Dont les premiers rayons ont causé mon réveil,
Mon œil fut ébloui de la riche parure
Dont l’aurore en naissant embellit la nature ;
Mais mon cœur déchiré regretta la douceur
D’un songe où je trouvais un moment de bonheur,
Quand, à l’horreur des maux dont mon âme est remplie,
Mon réveil a rendu ma déplorable vie.

Faut-il que le chagrin dont mon âme est remplie
Soit revenu si tôt empoisonner ma vie.

Où fuis-tu, songe heureux, au retour du soleil ?
Que n’as-tu plus longtemps différé mon réveil ?
Que ne m’as-tu caché cette vaine parure
Dont la naissante aurore embellit la nature ?
De tes illusions, je goûtais la douceur.
Sa lumière importune a détruit mon bonheur
Et déjà les chagrins dont mon âme est remplie
Sont revenus en foule empoisonner ma vie.

Je contemplais un jour le lever du soleil,
L’amante de Céphale à peine à son réveil
Etalait à mes yeux la brillante parure
Dont sa clarté naissante embellit la nature.
Un spectacle si beau fut pour moi sans douceur.
Loin de l’objet qu’on aime, il n’est point de bonheur.
Vous connaissez l’amour dont mon âme est remplie
Et votre absence, alors, empoisonnait ma vie.

Document de l'Académie des sciences (Institut de France) - Photo : CNRS, CAK-CRHST.

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