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Manuscrits > André-Marie AMPERE, Chemise 298 [carton 19], 1775-1836.
|<            Image 218            >|
| Adresse de citation : http://www.ampere.cnrs.fr/ms-ampere-298-218-1.5.html

(( Dans ces climats glacés où la nature expire
Où les frimas du nord ont borné son empire
Où l’homme devenu le souverain des eaux
A cherché vainement à guider ses vaisseaux,
Sont ces vastes forêts du soleil ignorées,
Qui jamais de ses feux ne furent éclairées
Dont jamais un doux zéphyr n’agita les rameaux,
Jamais le moindre bruit ne troubla le repos,
Et qui quand le sommeil [sic] commençant sa carrière
De son char enflammé fait voler la lumière
Et chasse avec la nuit sur ces bords étrangers
Des enfants du sommeil les tableaux mensongers ))
Du sommeil en ces lieux tout ressent la puissance
Tout semble enseveli dans un profond silence
Et laisse s’échapper sans peine et sans plaisirs
Le temps qui sur la Terre échappe à nos désirs.

C’est là quand le soleil commençant sa carrière,
De son char enflammé fait voler la lumière,
Que les songes, fuyant la clarté qui nous luit,
Viennent chercher le repos et l’ombre de la nuit.
Comme on voit les oiseaux au retour des orages
Empressés de chercher l’abri de nos bocages
Accourir à grands flots sous leurs rameaux épais ;
Tels on voit dans les airs autour de ce palais
Des songes voligeant la foule qui s’empresse,
Qui fuit à tout moment et qui revient sans cesse.
Dans les vastes forêts dont il est entouré
Ils trouvent en tout temps un asile assuré
Une éternelle paix règne sous leurs ombrages
Jamais les feux du jour n’ont percé leurs feuillages.

Document de l'Académie des sciences (Institut de France) - Photo : CNRS, CAK-CRHST.

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