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Manuscrits > André-Marie AMPERE, Chemise 298 [carton 19], 1775-1836.
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| Adresse de citation : http://www.ampere.cnrs.fr/ms-ampere-298-212-1.5.html

Elégies

Libre d’amour, exempt d’inquiétude,
Je fis toujours une secrète étude
De conserver ce précieux repos
Et j’espérais pour fruit de mes travaux
Braver toujours l’amorce enchanteresse
Des premiers feux d’une folle tendresse.
Un seul instant me montra mon erreur,
Je vis Julie et je connus mon cœur,
Fait pour l’aimer d’une amour éternelle [sic]
Il ne pouvait s’enflammer que pour elle.
L’Amour sans doute avait formé ses traits
Et contre moi réuni tant d’attraits
Pour asservir aux lois de son empire
Ce cœur rebelle aux transports qu’il inspire
Au seul aspect de ses charmes naissants
Un feu secret coula dans tous mes sens.
Avec les Ris, les Amours et les Grâces,
Mon âme allait s’envoler sur ses traces,
Lorsque l’Amour, content de ses succès,
De son triomphe arrêta les progrès :
Il la ravit à ma vue étonnée
Mais il laissa dans mon âme enflammée
De tous ses traits le fidèle tableau
Qui me suivra jusqu’au sein du tombeau.

Document de l'Académie des sciences (Institut de France) - Photo : CNRS, CAK-CRHST.

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