@. Ampère et l'histoire de l'électricité 

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Manuscrits d'Ampère > Une sélection commentée d'une soixantaine de documents > Correspondance


Correspondance

La majeure partie de la correspondance connue d'Ampère est conservée aux Archives de l'Académie des sciences. On dénombre dans le fonds Ampère plus de 1400 lettres reçues ou envoyées. Le site @.Ampère en présente près de 850 en mode texte, dans la Correspondance (qui inclut en outre environ 250 lettres conservées dans d'autres lieux).

A la fin du XIXe siècle, une partie de cette correspondance (essentiellement les lettres échangées par Ampère avec sa première femme Julie, son ami Claude Bredin et son fils Jean-Jacques) fut publiée par Henriette Cheuvreux , mais sans la rigueur qu'on exige aujourd'hui pour éditer des manuscrits. Au milieu du XXe siècle, le géologue Louis de Launay établissait une édition plus complète, la Correspondance du Grand Ampère, comprenant environ 600 lettres issues du fonds Ampère. Cette édition imprimée a constitué le noyau de l'édition électronique. 

La numérisation du fonds a permis de rapprocher ces lettres des fac-similés de leur manuscrit : lors de la consultation d'une lettre dans la Correspondance, il suffit de cliquer sur les petites vignettes en bas de page.

Lettre d'Ampère annonçant à son fils ses découvertes en électro-dynamique
L'édition Cheuvreux
La "correspondance Couppier"


Lettre d'Ampère annonçant à son fils ses découvertes en électro-dynamique

Dans cette lettre Ampère décrit, en septembre 1820, la découverte d'Oersted et les travaux qu'elle lui a inspirés (la lire ici).  

On voit que l'usage de l'enveloppe n'est pas encore systématique : on écrit l'adresse sur la lettre elle-même, repliée et cachetée. Le timbre postal n'est apparu qu'à partir des anneées 1840 ; auparavant, c'est dans la plupart des cas le destinataire qui payait le port de la lettre.

Académie des sciences (Institut de France) - carton XXIV, chemise 360
photo : CNRS, CAK-CRHST




L'édition Cheuvreux

A sa mort en 1864, Jean-Jacques Ampère lègue ses papiers à un couple d'amis, Pierre-Casimir et Henriette Cheuvreux (la petite-fille de ces derniers les déposera ultérieurement à l'Institut). En 1869, madame Cheuvreux publie la correspondance d'Ampère.

Mais pour donner du savant une image plus littéraire, rendre sa vie plus romanesque, madame Cheuvreux a joué des ciseaux et de la plume, et réécrit certains passages, souvent à partir d'une ou plusieurs autres lettres. C'est la raison pour laquelle on peut voir sur de nombreux manuscrits des lignes rayées au crayon, des phrases remplacées, etc.

Par exemple, page 207 de l'édition Cheuvreux de 1872 , on trouve la lettre suivante :

D'André à Julie. "Bourg"

Ma bonne amie,
Voici l'emploi de mes journées. M. Clerc travaille avec moi de six heures du matin jusqu'à dix ; Grippière, depuis onze heures et demie jusqu'à une heure ; l'après-midi, depuis trois heures jusqu'à quatre, c'est ma leçon de physique ; le reste de mon temps se passe à penser à Julie et aux ouvrages que je médite. Pendant la vacance du décadi, M. Clerc fait avec moi des expériences de chimie. Hier, je ne fus à souper qu'à dix heures, bien las d'avoir pilé, broyé, porté du charbon et soufflé le feu pendant douze ou treize heures, mais content d'avoir réussi quelquefois. Ah ! si tout cela me faisait arriver au Lycée, je serais satisfait, et ne craindrais plus de vivre longtemps séparé de Julie, de ne pas pouvoir lui fournir le nécessaire à elle, si souvent privée de mille choses indispensables. Ma bonne, ma charmante amie, qui mériterait mieux que toi tout ce qui contribue à rendre la vie heureuse ?
J'ai fait un arrangement avec la Perrin, par lequel, à compter d'aujourd'hui, elle me fournira tous les jours à déjeuner pour trois francs par mois.
Chère Julie, consulte le médecin que tu voudras, mais ne reste pas sans t'occuper de ta santé. Ah ! si je savais te guérir en retournant à Lyon ! j'abandonnerais vite l'Ecole centrale et tout. Mais, loin de là, j'augmenterais tes souffrances en te donnant de l'inquiétude et en détruisant mes espérances d'un sort plus honnête ! A Pâques, ma bien-aimée, à Pâques, j'aurai quelques jours de bonheur et peut-être pourras-tu !... mais non, je ne l'espère plus. Que j'aurais envie au moins de baiser le bord de ta couverture, comme je le faisais autrefois en te disant bonsoir !
Adieu.
A. Ampère

Cette lettre n'existe pas ! Elle est construite à partir des lettres suivantes :

  • L132 pour le premier paragraphe ;
  • L99 pour les expériences avec Clerc, "l'arrangement avec la Perrin", et le "consulte qui tu voudras" ;
  • L112 pour le "si je savais te guérir..." et la couverture ;
  • L105 pour l'évocation de Pâques



La "correspondance Couppier"

Dans la Correspondance du Grand Ampère, Louis de Launay publiait des extraits de plusieurs lettres adressées à Ampère par un ami de jeunesse, un "M. Couppier". La plupart de ces lettres datent de la fin de l'année 1795 et sont conservées aux Archives de l'Académie des sciences et à la Bibliothèque de l'Institut de France. Mais, disait de Launay, "les lettres d'Ampère ont été perdues".

En 1986, une vingtaine de lettres d'Ampère, adressées à Couppier, et datées de l'hiver 1795-1796, apparaissaient sur le marché parisien. Elles correspondaient à l'autre face de cet échange. Ainsi celui-ci se trouvait-il partiellement reconstitué. Par l'intermédiaire du professeur L. Pierce Williams, de l'Université Cornell (Ithaca, NY), spécialiste du savant français, la Cornell University Library se portait alors acquéreur des lettres d'Ampère.

Ces lettres ont été transcrites en vue de leur publication sur le site @.Ampère, et leur auteur identifié : Jean-Stanislas Couppier (1771-1806). L'exploration du fonds Ampère a permis par surcroît de découvrir deux autres lettres de Couppier, datées de 1806. L'une a été écrite deux semaines avant sa mort. Les lettres de Couppier sont en ligne, et la publication des lettres d'Ampère est prévue.

Ampère et Couppier ont donc correspondu durant une quinzaine d'années, avec assiduité pendant l'hiver 1795-1796, sur des sujets aussi divers que la mécanique, l'astronomie ou la botanique. Il est particulièrement intéressant de disposer, pour une partie de cette période, des deux versants de cet échange.

Première page de deux lettres de Couppier à Ampère (la plus ancienne - avril 1793 - et la dernière - juillet 1806)

Académie des sciences (Institut de France) - carton XXIV, chemise 333 | carton XXV, chemise 382
photo : CNRS, CAK-CRHST







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