@. Ampère et l'histoire de l'électricité |
[Accueil] [Plan du site] | ||
Une nouvelle plateforme est en cours de construction, avec de nouveaux documents et de nouvelles fonctionnalités, et dans laquelle les dysfonctionnements de la plateforme actuelle seront corrigés. |
![]() |
||
Laboratoire historiqueCette section du site est consacrée à quelques questions expérimentales qui permettent de tisser des relations entre la science du passé et la science d'aujourd'hui. Une manière de relier le passé et le présent consiste à reprendre aujourd'hui, en laboratoire, des expériences historiques à l'aide d'instruments d'époque ou d'instruments contemporains. Une autre approche, plus théorique, consiste à effectuer des allers-retours entre les textes historiques et les connaissances scientifiques actuelles à propos d'expériences du passé. Quel intérêt peut-il y avoir à répéter ou à discuter des expériences du passé dont certaines figurent depuis des décennies dans les manuels de physique ? Les explications théoriques ne sont-elles pas aujourd'hui assurées et les problèmes techniques ne sont-ils pas bien maîtrisés ?
Pour un nombre non négligeable d'expériences, les choses sont plus complexes et la reproduction de ces expériences peut conduire à s'interroger sur les méthodes et les conclusions des savants du passé. Ainsi dans le cas de la balance de Coulomb, la "réplication d'expériences" s'est heurtée à de réelles difficultés.
Les difficultés de la réplication peuvent concerner la nature des matériaux utilisés, l'assemblage des divers éléments de l'expérience, le processus expérimental, ou encore l'observation ou la lecture des données. Nombre de ces éléments, quand ils sont précisés dans les textes scientifiques du passé, ne le sont que de façon incidente et nécessitent une relecture attentive de ces textes. Une autre difficulté pour le physicien d'aujourd'hui concerne le moment où il/elle doit considérer son processus expérimental comme conclusif face au résultat publié par le savant du passé.
En outre les physiciens d'aujourd'hui ne possèdent plus certains savoir-faire maîtrisés au XVIIIe ou au XIXe siècle, comme ceux qui permettaient d'obtenir des électrisations spectaculaires du verre, ou d'éviter les phénomènes d'adhérence qui parasitent souvent les expériences élémentaires sur les attractions et répulsions électriques.
Sans aller jusqu'à répliquer l'expérience, mettre des récits d'observations anciennes ou d'expériences historiques à l'épreuve de la science actuelle peut également réserver des surprises. Cela est particulièrement net dans le cas de l'électrostatique.
C'est encore l'éclairage donné par des chercheurs en électrostatique qui nous a permis de remettre en cause l'explication quasi officielle de l'attraction d'un filet d'eau, expérience décrite par Desaguliers au XVIIIe siècle. Un travail à la fois historique et expérimental sur les expériences du passé n'enrichit pas seulement l'histoire des sciences – comprendre les processus de la création scientifique dans différents contextes culturels – mais pose encore des questions à la science d'aujourd'hui. Une référence bibliographique introductive :
Dominique Pestre, La pratique de reconstitution des expériences historiques, une toute première réflexion, in Christine Blondel, Matthias Doerries, Restaging Coulomb. Usages, controverses, réplications autour de la balance de Coulomb, Florence, Olschki, 1994, p. 17-30.
Un entretien avec Dominique Pestre [Voir la vidéo
|
|||
© 2005 CRHST/CNRS, conditions d'utilisation.
Directeur de publication :
Christine Blondel. Responsable des développements informatiques : Stéphane Pouyllau ; hébergement Huma-Num-CNRS |