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> anonyme, Expansibilité, [octobre] 1756.
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EXPANSIBILITÉ, s. f. (Physique) propriété de certains fluides, par laquelle ils 
tendent sans cesse à occuper un espace plus grand. L'air & toutes les substances qui ont acquis le 
degré de chaleur nécessaire pour leur vaporisation, comme l'eau au-dessus du terme de l'eau 
bouillante, sont expansibles. Il suit de notre définition, que ces fluides ne sont retenus dans de 
certaines bornes que par la force comprimante d'un obstacle étranger, & que l'équilibre de cette 
force avec la force expansive, détermine l'espace actuel qu'ils occupent. Tout corps expansible est 
donc aussi compressible ; & ces deux termes opposés n'expriment que deux effets nécessaires d'une 
propriété unique dont nous allons parler. Nous traiterons dans cet article. 
Premièrement, de l'expansibilité considérée en elle-même & comme une propriété mathématique 
de certains corps, de ses lois, & de ses effets. 
Secondement, de l'expansibilité considérée physiquement, des substances auxquelles elle 
appartient, & des causes qui la produisent. 
Troisièmement, de l'expansibilité comparée dans les différentes substances auxquelles elle 
appartient. 
Quatrièmement, nous indiquerons en peu de mots les usages de l'expansibilité, & la part qu'elle a 
dans la production des principaux phénomènes de la nature. 
De l'expansibilité en elle-même, de ses lois, & de ses effets. Un corps expansible laissé 
à lui-même ne peut s'étendre dans un plus grand espace & l'occuper uniformément tout entier, 
sans que toutes ses parties s'éloignent également les unes des autres : le principe unique de 
l'expansibilité est donc une force quelconque, par laquelle les parties du fluide expansible 
tendent continuellement à s'écarter les unes des autres, & luttent en tout sens contre les forces 
compressives qui les rapprochent. C'est ce qu'exprime le terme de répulsion, dont Newton s'est 
quelquefois servi pour la désigner. 
Cette force répulsive des particules peut suivre différentes lois, c'est-à-dire qu'elle peut 
croître & décroître en raison de telle ou telle fonction des distances des particules. La 
condensation ou la réduction à un moindre espace peut suivre aussi dans tel ou tel rapport 
l'augmentation de la force comprimante ; & l'on voit au premier coup d'œil que la loi qui exprime 
le rapport des condensations ou des espaces à la force comprimante, & celle qui exprime le rapport 
de la force répulsive à la distance des particules, sont relatives l'une à l'autre, puisque 
l'espace occupé, comme nous l'avons déjà dit, n'est déterminé que par l'équilibre de la force 
comprimante avec la force répulsive. L'une de ces deux lois étant donnée, il est aisé de trouver 
l'autre. Newton a le premier fait cette recherche (liv. II. des principes, prop. 23.) ; & 
c'est d'après lui que nous allons donner le rapport de ces deux lois, ou la loi générale de 
l'expansibilité.  
La même quantité de fluide étant supposée, & la condensation inégale, le nombre des particules 
sera le même dans des espaces inégaux ; & leur distance mesurée d'un centre à l'autre, sera 
toujours en raison des racines cubiques des espaces ; ou, ce qui est la même chose, en raison 
inverse des racines cubiques des condensations : car la condensation suit la raison inverse des 
espaces, si la quantité du fluide est la même ; & la raison directe des quantités du fluide, si 
les espaces sont égaux. 
Cela posé : soient deux cubes égaux, mais remplis d'un fluide inégalement condensé ; la 
pression 
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