Accueil
Rechercher dans les textes édités
> LE ROY, Conducteur, [octobre] 1753.
Page 840      >      >|
Aller à la page
CONDUCTEUR, (Physiq.) depuis quelque temps se dit aussi, en parlant d'expériences 
d'électricité, d'un corps isolé, c'est-à-dire soutenu sur des cordons de soie, sur du verre, &c. 
considéré comme communiquant ou transmettant à un ou à plusieurs corps la vertu électrique 
qu'il reçoit d'un autre ; ainsi une corde mouillée, une chaîne, un fil d’archal, & en général 
tout corps électrisable par communication (voyez ÉLECTRICITE), regardé comme chargé de 
transmettre cette vertu d'un corps à un ou à plusieurs autres, est dit un conducteur.  
D'après cette définition on pourrait conclure que dans un système de corps électrisés par un 
globe, un tube, &c. on devrait appeler la plupart de ces corps conducteurs, puisqu'ils sont presque 
tous dans le cas de se transmettre successivement l'électricité ; cependant ce serait contre 
l'usage, qui ne leur donne ce nom qu'autant qu'ils sont envisagés, ainsi que nous venons de le 
dire, comme chargés de cette fonction. Dès que cette considération cesse, ils le perdent, & 
rentrent dans la classe des corps électriques ordinaires. 
On appelle encore conducteur ou plutôt le conducteur, un corps isolé, électrisable 
par communication, qui reçoit la vertu électrique immédiatement d'un globe ou d'un tube pour 
faire différentes expériences, quoique souvent il ne serve nullement à transmettre cette vertu à 
aucun corps : mais comme on l'emploie aussi à cet usage, auquel cas il devient le premier de tous 
les conducteurs, les autres corps quelconques électrisés ne l'étant que par la vertu électrique 
qu'il leur communique, on lui a donné le nom de cette fonction en l'appelant simplement le 
conducteur, comme pour dire le premier de tous. Voyez les Planches de l'Electricité, 
Planches physiques.  
Avant de rien dire de particulier sur ces deux différents conducteurs, il est à propos de 
rapporter quelques faits au moyen desquels nous serons en état de déterminer plus précisément 
tout ce qu'il faut observer à leur égard. 
Ces faits peuvent se réduire aux trois suivants : 1°. l'eau, les métaux & quelques êtres 
animés, comme un homme par exemple, sont les seules substances connues qui transmettent 
l'électricité en entier, voy. ÉLECTRICITE ; les autres la transmettant plus imparfaitement & plus 
difficilement, & en arrêtant d'autant plus qu'elles sont plus électrisables par frottement, voyez 
ÉLECTRICITE : 2°. dans un corps électrique, les pointes, les angles, & en général toutes les 
parties saillantes sur sa surface, dont les extrémités sont aiguës, sont autant d'issues ainsi 
que nous l'a appris M. Franklin, par où se dissipe le fluide électrique ; & les aigrettes de feu 
que l'on voit à ces parties ne sont formées que par ce fluide qui en sort ; car l'électricité a 
cela de remarquable, qu'elle passe & se fait jour à travers les pointes & les angles des corps, 
comme le font les fluides à travers les ouvertures des vases dans lesquels ils sont retenus. Ainsi 
de même qu'un réservoir dans lequel se décharge une source qui coule toujours également 
paraîtra plus ou moins plein, selon qu'il aura des fentes ou des trous 
Page 840      >      >|
Aller à la page
Télecharger le PDF en format texte ->Créer son extrait avec MonPDF Marquer cette page avec votre compte ICEberg+

© CRHST/CNRS, 2005 / Développé sous ICEberg 4.0.2 / hébergement CC-IN2P3 / Directeur de publication : Christine Blondel, responsable informatique : Stéphane Pouyllau