CERF-VOLANT, (Méc. & Physiq.) on nomme ainsi une figure faite avec du papier & des
osiers, qui ne servait autrefois que de jouet aux enfants ; ils y attachaient une ficelle, au moyen
de laquelle ils l'élevaient en l'air, lorsque le vent était assez fort pour cela. Mais les
physiciens modernes s'en sont servi pour tirer le feu électrique des nuées, en sorte que ce jouet
est devenu entre leurs mains un instrument de physique ; & c'est pour cette raison que nous en
parlons ici.
Comme il importe beaucoup, dans ces expériences, d'élever très haut le cerf-volant,
nous avons cru devoir rapporter le résultat des calculs de M. Euler le fils, qui a fait un
Mémoire sur ce sujet, que l'on trouve parmi ceux de l'académie des Sciences de Berlin pour
l'année 1756, afin qu'on réussisse d'abord à le faire tel qu'il le faut, pour que le vent le
fasse monter le plus haut qu'il est possible.
La figure 2, des planches II de Physique, dans ce Suppl. représente
le plan d'un de ces cerfs-volants ; on arrondit quelquefois la partie EAF, qu'on appelle la
tête, ou on la laisse comme elle est ici, au reste cela n'importe guère. La ligne AB qui le
partage en deux parties égales représente une baguette à laquelle on attache la ficelle en D,
comme on va le dire ; on met une autre baguette EF qui croise la première au milieu ou aux deux
tiers environ de sa longueur, & on attache aux extrémités de ces baguettes d'autres très
légères qui font le tour de la figure, ou seulement de la ficelle. C'est là-dessus que l'on colle
le papier, ou que l'on attache quelque légère étoffe de soie, ce qui vaut encore mieux ; parce
qu'elle est plus propre à résister au vent & à la pluie d'un orage sans se déchirer, & que l'on
est souvent dans le cas d'élever le cerf-volant dans de pareils temps. On remarque trois points sur
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