OBSERVATIONS. Nous avons vu jusqu'à présent les divisions et subdivisions de la classification
naturelle des sciences du premier règne résulter des quatre divers points de vue sous lesquels un
objet peut être successivement considéré. Le même principe expliquera et justifiera celles de la
classification des sciences du second règne ; mais, comme je l'ai remarqué aux pages 43 et 4 de la
première partie de cet ouvrage, ces quatre points de vu sont susceptibles de se modifier suivant la
nature des objets auxquels ils s'appliquent. C'est en passant de l'étude du monde à celle de la
pensée humaine que ces modifications sont plus marquées, ainsi qu'on devait naturellement s'y
attendre ; c'est ce qui m'engage à placer ici les remarques suivantes
1° Les sciences cosmologiques étudiant des objets dont l'existence est indépendante de l'esprit
qui les connait, les erreurs, quelque dominantes qu'elles aient été à de certaines époques, ne
peuvent être considérées comme faisant partie de ces sciences ; et ce n'est que quand il peut
rester des doutes, soit sur les faits, soit sur leur classification ou sur leurs causes, qu'il est
bon de rapporter les diverses opinions qui ont été émises à ce sujet, en attendant que les
doutes soient dissipés. Mais il n'en est pas de même dans les sciences dont nous allons nous
occuper. Comme elles ont pour objet l'étude des facultés intellectuelles et morales de l'homme les
erreurs mêmes font ici partie de l'objet qu'on étudie. De là , la nécessité dans ces sciences de
signaler les erreurs comme les vérités ;
2° Le caractère d'observation immédiate qui distingue le point de vue autoptique est moins
marqué dans les sciences du second règne, parce que, à l'exception des faits intellectuels et
moraux aperçus immédiatement par la conscience, on est dans ce règne bien plus souvent que dans
le premier, obligé de suppléer à l'observation par d'autres moyens de connaître les vérités
qui appartiennent néanmoins à ce premier point de vue. Telles sont, par exemple, toutes celles que
nous ne connaissons que sur le rapport d'autrui ; mais à cet égard il n'y a point de différence
réelle entre les sciences noologiques et les sciences cosmologiques,
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