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> AMPERE, Essai sur la philosophie des sciences, t. II, 1843.
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OBSERVATIONS. Nous avons vu jusqu'à présent les divisions et subdivisions de la classification 
naturelle des sciences du premier règne résulter des quatre divers points de vue sous lesquels un 
objet peut être successivement considéré. Le même principe expliquera et justifiera celles de la 
classification des sciences du second règne ; mais, comme je l'ai remarqué aux pages 43 et 4 de la 
première partie de cet ouvrage, ces quatre points de vu sont susceptibles de se modifier suivant la 
nature des objets auxquels ils s'appliquent. C'est en passant de l'étude du monde à celle de la 
pensée humaine que ces modifications sont plus marquées, ainsi qu'on devait naturellement s'y 
attendre ; c'est ce qui m'engage à placer ici les remarques suivantes 
1° Les sciences cosmologiques étudiant des objets dont l'existence est indépendante de l'esprit 
qui les connait, les erreurs, quelque dominantes qu'elles aient été à de certaines époques, ne 
peuvent être considérées comme faisant partie de ces sciences ; et ce n'est que quand il peut 
rester des doutes, soit sur les faits, soit sur leur classification ou sur leurs causes, qu'il est 
bon de rapporter les diverses opinions qui ont été émises à ce sujet, en attendant que les 
doutes soient dissipés. Mais il n'en est pas de même dans les sciences dont nous allons nous 
occuper. Comme elles ont pour objet l'étude des facultés intellectuelles et morales de l'homme les 
erreurs mêmes font ici partie de l'objet qu'on étudie. De là, la nécessité dans ces sciences de 
signaler les erreurs comme les vérités ; 
2° Le caractère d'observation immédiate qui distingue le point de vue autoptique est moins 
marqué dans les sciences du second règne, parce que, à l'exception des faits intellectuels et 
moraux aperçus immédiatement par la conscience, on est dans ce règne bien plus souvent que dans 
le premier, obligé de suppléer à l'observation par d'autres moyens de connaître les vérités 
qui appartiennent néanmoins à ce premier point de vue. Telles sont, par exemple, toutes celles que 
nous ne connaissons que sur le rapport d'autrui ; mais à cet égard il n'y a point de différence 
réelle entre les sciences noologiques et les sciences cosmologiques, 
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