Enfin, le principe sur lequel repose la mécanique, et par conséquent toutes les sciences
cosmologiques qui s'appuient sur elle, savoir : que la matière ne peut changer d'elle-même son
état de mouvement ou de repos, exige que l'on admette une substance immatérielle et motrice,
partout où il y a mouvement spontané. On découvre ensuite que c'est dans cette substance que
réside la pensée, quand on voit quête les mouvemens spontanés de l'homme et des animaux
lui obéissent.
La substance matérielle et la substance motrice et pensante ne nous sont connues que comme
causes des phénomènes qu'elles produisent : les phénomènes sensitifs pour l'une, et ceux
de la personnalité phénoménique pour l'autre. Mais les propriétés qu'elles ont de produire deux
sortes de phénomènes nous sont immédiatement manifestées par la conscience que nous avons de ces
phénomènes. La cause des causes, la substance créatrice et toute puissante, ne nous est connue,
au contraire, que médiatement par ses oeuvres. C'est pourquoi j'ai borné, ainsi que je l'ai dit
tout à l'heure, à l'étude de la nature de la matière et de celle de l'âme
humaine, la science du troisième ordre dont nous nous occupons maintenant ; et j'ai réservé pour
la science suivante tout ce qui est relatif à l'existence de Dieu.
4. Théodicée. Après que la théologie naturelle nous a conduit à reconnaître
l'existence de l'Être
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