Demande de passage sur un vaisseau de l'État pour Gabriel Ride écrite par Ampère en 1832
(b)
[...] M. Ride a vu sa santé détruite par l'intempérie des climats du Nord où il a fait ses
premières campagnes et par les graves blessures qu'il a reçues dans celle de 1813. Les accidents
qui en ont été la suite sont depuis devenus tellement graves qu'il a été réformé au mois de
février 1830 avec un faible traitement de 900 francs qui est tout ce qu'il possède au monde (1).
Ces accidents ont résisté à tous les secours de la médecine et reviennent chaque année sous le
climat de Paris au retour de la mauvaise saison. Les médecins regardent comme le seul moyen de le
guérir le séjour des colonies. Il a un oncle établi depuis longtemps à la Guadeloupe, auprès
duquel il attend de Votre Excellence le moyen de se rendre. M. de Roquefort, savant distingué par
d'importants ouvrages sur l'histoire et la littérature du moyen âge (2), ancien capitaine
d'artillerie dont le frère a été tué au combat de la Belle-Poule, n'ayant de ressource que dans
une pension de 1400 francs, est également dans un état de santé qui exige l'habitation des pays
chauds. Mme de Roquefort, née Ride, cousine germaine de M. Gabriel Ride, se propose de conduire son
mari auprès de l'oncle de ce dernier qui est aussi le sien. Le père de M. de Roquefort est mort
depuis longtemps à la Pointe-à-Pitre sans que sa famille ait pu se procurer aucun renseignement
sur sa succession [...]
(1) Les pièces officielles pour la demande de réforme, écrites également par Ampère, mettent
également tout le désordre mental de Ride sur le compte de la blessure à la tête reçue à
Leipzig.
(2) Deux des cartons d'Ampère à l'Institut contiennent des papiers de ce Roquefort : une
traduction du mémoire de Hummel sur Constantinople, un mémoire sur la canne à sucre, etc.
(b) LAUNAY, Louis de (ed.). , Paris: Gauthier-Villars, 1936,
t. II, p. 757.
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