ment au fil de métal par lequel les deux poles de la pile étaient unis. L'action du magnétisme
était tantôt combinée avec celle de ce fil, tantôt compensée et détruite par l’action
opposée d'un aimant artificiel placé à distance. L'appareil employé était à auges, et de dix
couples d’un décimètre carré en surface. Les observations étaient combinées suivant une
méthode d'alternatives qui corrigeait les variations progressives qu'il pouvait éprouver. Les
temps étaient mesurés par un excellent chronomètre à demi-secondes et à double arrêt de MM.
Bréguet.
A l'aide de ces procédés, MM. Biot et Savart ont été conduits au résultat suivant
qui exprime rigoureusement l'action éprouvée par une molécule de magnétisme austral ou boréal
placée à une distance quelconque d'un fil cylindrique très-fin et indéfini, rendu magnétique
par le courant voltaïque. Par le point où réside cette molécule, menez une perpendiculaire à
l'axe du fil : la force qui sollicite la molécule est perpendiculaire à cette ligne et à l'axe de
fil. Son intensité est réciproque à la simple distance. La nature de son action est la même que
celle d'une aiguille aimantée qui serait placée sur le contour du fil dans un sens déterminé et
toujours constant par rapport à la direction du courant voltaïque ; de sorte qu'une molécule de
magnétisme boréal et une molécule de magnétisme austral en seraient sollicitées en sens
contraire, quoique toujours suivant la même droite déterminée par la construction
précédente.
Au moyen de cette loi des forces, on peut prévoir et calculer en nombres tous les
mouvemens imprimés par le fil conjonctif aux aiguilles aimantées, quelque soit la direction de ce
fil par rapport à elles. On peut également en déduire, d'après les lois ordinaires de l'action
magnétique, le sens et l'espèce d'aimantation qu'il pourra imprimer à des fils d'acier ou de fer
qui seraient exposés à son action d'une manière permanente dans une direction donnée par rapport
à sa longueur.
|