mesure que leur intelligence se perfectionne, les divers degrés de liberté dont ils jouissent,
depuis l'esclave jusqu'au paysan norwégien, ou l'ouvrier de New-Yorck ou de Philadelphie, surtout
les différentes manières dont les richesses sont distribuées, suivant qu'elles sont concentrés
dans un petit nombre de mains, ou réparties en petites propriétés, en petits capitaux. Les lois
dont nous parlons, fondées uniquement sur l'observation ou la comparaison des faits, sont l'objet
de la science que j'ai nommée Coenolbologie comparée (1).
Pour former ce nom de coenolbologie, j'ai fait
(1) Cette science a pour objet de déduire de la comparaison des degrés si divers de prospérité
qu'on observe chez différentes nations ou chez une même nation à des époques différentes, les
conditions qui font fleurir les unes et laissent les autres dans un état de malaise au dedans et de
faiblesse au dehors ; celle de ces conditions, qui m'avait d'abord frappé, consiste dans les
diverses manières dont les richesses sont distribuées ; et bornant alors la science dont il est
ici question aux effets qui en résultent, j'avais fait pour la désigner le nom de dianémétique,
du verbe ??αν?μα, distribuer, et j'avais cru devoir renvoyer à la science
suivante l'étude des autres circonstances qui peuvent influer en bien et en mal sur la prospérité
des nations. J'ai reconnu depuis que tant que l'on détermine, par la comparaison des faits, les
conditions de l'état plus ou moins prospère des divers peuples, cette détermination fait partie
de la science dont nous nous occupons. C'est ce qui m'a décidé à remplacer le mot de
dianémétique, dont la signification était évidemment trop restreinte, par celui de
coenolbologie comparée.
|
|
Télecharger le PDF en format texte ->
|