et de la chute des empires, étudier l'action mutuelle, soit physique, soit intellectuelle, que les
nations ont exercée les unes sur les autres, et découvrir, d'après l'observation, les lois
générales, fondées sur la nature de l'esprit humain, qui ont présidé à ces grands changermens.
Tels sont les divers objets de la vaste science à laquelle j'ai donné le nom d'Histoire
comparée.
4. Philosophie de l'histoire. Les faits une fois exposés dans la chronographie, discutés
dans la chronognosie, enchaînés dans un vaste système et liés par tous les rapports qu'il est
possible d'établir entre eux dans l'histoire comparée, on peut s'élever à un genre de
considérations encore plus intéressant ; c'est l'explication de ces mêmes faits, la recherche des
causes, qui les ont produits, bien moins celle de ces causes accidentelles dont j'ai parlé Ã
l'article de la chronographie, en disant que c'était à elle de les indiquer, que la recherche des
causes qui tiennent, tant à la nature de l'esprit humain, qu'aux opinions, aux sentimens, aux
passions qui se sont développés chez les diverses nations, qui ont déterminé leur caractère
particulier, et, si l'on peut s'exprimer ainsi, constitué leur vie morale ; c'est la raison de ces
lois déduites de la comparaison des événemens et dont nous venons de parler dans l'article
précédent ; ce sont enfin les conséquences qu'on peut en tirer relativement au sort futur de
chaque nation actuellement existante, d'après l'état intellectuel et moral où elles
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