marqué de chaque groupe au groupe qui le suit.
Par cela même que les classifications artificielles reposent sur des caractères dont le choix est
arbitraire, on peut en imaginer à volonté. Mais ces différens systèmes qui se succèdent et
s'effacent comme les flots de la mer, loin de contribuer au progrès des sciences, ne servent trop
souvent qu'à y porter une confusion fâcheuse. Leur principal inconvénient est de disposer ceux
qui les suivent à n'examiner dans les objets que ce qui se rapporte au mode de classification
qu'ils ont adopté. C'est ainsi que les disciples de Linné ne tenaient souvent compte, dans leurs
descriptions des végétaux et des animaux, que des caractères relatifs au système de leur
maître. Au contraire, les classifications naturelles, précisément parce qu'elles emploient tous
ceux qu'offrent les objets, exigent qu'on en considère toutes les faces, qu'on en étudie tous les
rapports, et conduisent ainsi à la connaissance la plus complète qu'il soit donné à l'homme
d'atteindre.
Mais cette nécessité même d'étudier à fond les objets dont on s'occupe, fait qu'à mesure
qu'on découvre de nouveaux rapports, il faut modifier les classifications ; modifications qui
tendent de plus en plus à les rapprocher de la perfection, à laquelle elles ne pourraient parvenir
que si l'homme n'ignorait rien de tout ce qui est relatif aux objets classés. On ne doit donc pas
s'étonner de ce que, occupé depuis trois ans d'une classification naturelle des
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