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Publications > AMPERE, Essai sur la philosophie des sciences, t. I, 1834.
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étaient toujours en même nombre. En se rendant ainsi raison de cette symétrie, on reconnaît 
facilement que, loin qu'elle soit un motif de penser qu'il y ait quelque chose d'artificiel dans une 
classification où elle se trouve, on aurait pu prévoir qu'elle se manifesterait, dans la 
classification naturelle des connaissances humaines, dès qu'on aurait complété la liste des 
sciences en donnant des noms à tous les groupes de vérités qui en sont réellement d'après la 
nature de nos facultés intellectuelles et celle des objets auxquels nous les appliquons. Et, en 
effet, il n'en est pas des sciences comme des objets dont s'occupe le physicien ou le naturaliste ; 
elles ne sont pas, comme ces objets, indépendantes de l'emploi que nous faisons de nos facultés 
intellectuelles ; nous pouvons découvrir, mais non créer un nouveau corps simple, un nouvel 
animal, tandis que l'homme, en étudiant avec plus de soin des objets dont il n'avait auparavant 
qu'une connaissance très-imparfaite, peut créer une nouvelle science ; cette science, si 
elle ne rentre pas dans une des divisions et subdivisions déjà établies, viendra remplir une 
lacune qu'aurait laissée une classification encore incomplète. C'est à l'analogie à indiquer 
cette lacune ; et lors même que la science qui doit la remplir ne serait qu'ébauchée, il convient 
de lui assigner un nom qui puisse fixer sur elle les regards des hommes capables de lui donner tous 
les développemens dont elle est susceptible. Or, en suivant ce procédé. comme il me semble que 
j'ai eu raison de le faire, on est conduit à établir, pour les branches de nos connaissances que 
l'on n'a point encore assez cultivées, de nouvelles sciences, qui, précisément parce qu'elles 
sont déduites de l'analogie , amènent cette sorte de symétrie dont on a cru devoir me faire un 
reproche. Je suis bien éloigné, sans doute, de la présenter comme un motif d'adopter ma 
classification ; en montrant comment elle résulte de la nature même de nos facultés 
intellectuelles, je n'ai voulu que prévenir une objection. 
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