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Publications > AMPERE, Essai sur la philosophie des sciences, t. I, 1834.
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lumière, etc. Les caractères propres an point de vue troponomique, se trouvent donc dans les uns 
et dans les autres, mais combien ces caractères ne sont-ils pas plus frappans dans les animaux, qui 
sont, pour ainsi dire ; une mécanique vivante ? 
Dès lors, relativement aux corps organisés, objet général de l'embranchement dont nous parlons, 
c'est dans l'étude des végétaux, qui, toujours immobiles, s'offrent aux observations du 
botaniste, sans qu'il ait à craindre de les voir fuir sa présence, que nous trouverons le point de 
vue autoptique de cet objet général. 
L'agriculture où l'on a à découvrir l'utilité ou l'agrément que nous pouvons retirer de ces 
mêmes végétaux, et les procédés par lesquels nous nous procurons les substances qu'ils 
fournissent à la consommation et à l'industrie, en est le point de vue cryptoristique. 
C'est ensuite dans la zoologie que l'on voit des êtres vivans se mouvoir, agir, chercher ce qui 
leur est utile, fuir ce qui leur est nuisible, changer sans cesse de positions et de lieux, et 
soutenir avec tout ce qui les entoure des rapports infiniment plus multipliés que les végétaux, 
d'où résultent des lois organiques à la fois plus nombreuses et plus variées : c'est là que ces 
êtres nous apparaissent essentiellement sous le point de vue troponomique. Enfin, l'utilité que 
nous retirons des animaux, il a fallu la découvrir comme celle que nous procurent les végétaux ; 
mais combien cette découverte n'exigeait-elle pas plus d'adresse et de génie ? Sur les bords du 
Gange et dans les îles de l'Archipel indien, l'homme encore sauvage n'avait qu'à tendre la main 
pour cueillir un fruit ; mais dans des contrées où la nature lui refusait cette ressource, réduit 
à vivre de chasse et de pêche, ce n'était qu'à force de fatigue et d'adresse qu'il pouvait 
saisir une proie toujours prête à le fuir ou à se défendre de ses attaques en l'attaquant 
lui-même ; et quand les progrès de la civilisation lui apprirent à s'entourer d'êtres vivans sur 
lesquels il pût fonder sa subsistance d'une manière plus assurée, n'était-il pas plus facile à 
l'Indien de semer et de recueillir du riz, qu'à l'habitant de régions moins favorables, de 
réduire en domesticité les animaux dont la chair devait le nourrir ? Ainsi, quand la zootechnie et 
l'agriculture ont à résoudre des problèmes analogues, la première se propose d'atteindre un but 
plus caché, et c'est à ce caractère qu'on y reconnait le point de vue cryptologique de l'étude 
des êtres vivans. 
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