– Le samedi 27. Je fus avec la tatan et Joséphine chez ma tante (12), où nous laissâmes la tatan. En rentrant avec Joséphine, je vis Mme Carron avec ses deux filles aînées (13) à table, et j'eus bien peur que Julie ne fût pas venue. Elle vint enfin et fit mille grâces à Joséphine. Ensuite ma tante amena la tatan ; je donnai la leçon à M. Périsse. Mme Empère, Tony et Mlle Catelin vinrent ; Julie s'assit auprès de moi et me parla ; ma tante nous emmena à 5 heures et demie.
– Le vendredi 9 juin. On ne voulut pas que je donnasse une leçon à cause de ma toux. Ma tante vint et je m'en fus d'assez bonne heure, emportant Gresset et le troisième volume de l'Histoire de France.
– Mardi 13. Julie me montra le [jeu de] solitaire, j'essayai en vain de gagner. Je donnai une leçon à M. Périsse.
– Samedi 17. Je rendis Gresset et je rapportai l'Arioste. Sous prétexte de montrer le solitaire que j'avais deviné la veille, je pus m'asseoir près de Julie, où je restai jusqu'à la fin. A l'occasion des airs et des chansons, je laissai C'est en vain que la nature sur la table. Je mangeai une cerise qu'elle avait laissé tomber ; je baisai une rose qu'elle avait sentie. A la promenade, je lui donnai deux fois la main pour franchir un hausse-pied. Sa mère me fit sur le banc une place entre elle et Julie. En revenant, je lui dis qu'il y avait longtemps que je n'avais

(12) La tatan d'Ampère est la soeur de sa mère, Antoinette Desutières-Sarcey, habitant avec elle
à Poleymieux. La tatan Boiron est la soeur de Mme Carron. La tante est Mlle Ampère, soeur du
père.

(13) Mme Périsse et Élise.