espérance que son père allait lui être rendu, et l'étude des mathématiques l'occupait plus que jamais, parce qu'on avait eu soin de lui procurer, peu avant le siège de Lyon, la Mécanique Analytique, dont la lecture l'avait animé d'une nouvelle ardeur (5). Il en refaisait tous les calculs et se livrait encore à ce travail dans l'instant où le sort de son père lui fut révélé. Pendant plus d'un an livré à une douleur qui l'absorbait uniquement, il ne fut plus question pour lui d'aucune étude. Le goût de la botanique se réveilla le premier en lui, lorsqu'il revit, dans ces campagnes où il avait tant de fois herborisé, les plantes dont il avait déterminé les noms (6). Bientôt il retrouva le charme qu'il avait éprouvé autrefois en récitant dans ces promenades solitaires des vers français ou latins. Ce n'est qu'alors que la langue latine lui devint familière par une étude suivie des grands écrivains de l'ancienne Rome. Parvenu à sa vingtième année, le jeune Ampère ne pensait pas
(5) Joseph-Louis Lagrange, Mécanique analytique, Paris, 1788.