@. Ampère et l'histoire de l'électricité 

Guyton de Morveau, Louis-Bernard (1737-1816)

Magistrat dijonnais, il se passionne pour la chimie à laquelle il se consacre totalement à partir de 1782. Bien qu'il soit complètement autodidacte, ses compétences en la matière sont reconnues ; à partir de 1776, il donne un cours public de chimie à l'Académie de Dijon. Sa découverte pratique la plus importante est celle des propriétés désinfectantes de l'acide muriatique (chlorhydrique), grâce auxquelles l'hygiène s'améliore considérablement dans les hôpitaux et les prisons. Après avoir longtemps soutenu les théories stahliennes sur le phlogistique, il se rallie à celles de Lavoisier. Auteur d'un Traité de Chimie théorique et pratique (1751), puis d'un célèbre Dictionnaire de Chimie (1766), il partage avec Lavoisier, Berthollet et Fourcroy, la conviction qu’il faut donner à la chimie un vocabulaire homogène et intelligible. Il participe avec ces derniers à l’élaboration d’une nouvelle nomenclature (1787), où apparaissent notamment les termes d'oxygène ou d'hydrogène. Pour l'Encyclopédie et ses suppléments, il donne 14 articles avec le projet (interrompu par la Révolution) de développer chacun des sujets dans un volume séparé. La Révolution le conduit à Paris, où il est élu à l'Assemblée en 1791. Il y joue un rôle engagé. Il échappe au sort de Lavoisier - qu'il ne sauve pas - et se tourne vers les applications militaires de la science, notamment en matière d'aérostation. Il devient membre de l'Institut de France (1795) et dirige à deux reprises l'Ecole polytechnique. Les honneurs qu'il reçoit de Napoléon (légion d'honneur, baronnie) le rendent indésirable à la Restauration, et il se retire de la vie publique peu après Waterloo.

Marie-Hélène Wronecki et Christine Blondel

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