@. Ampère et l'histoire de l'électricité 

[Accueil] [Plan du site]

Une nouvelle plateforme est en cours de construction, avec de nouveaux documents et de nouvelles fonctionnalités, et dans laquelle les dysfonctionnements de la plateforme actuelle seront corrigés.

@.ampère

Correspondance d'Ampère, Lettre L972

Accueil de la correspondance | Retour aux résultats
lien de référence : http://www.ampere.cnrs.fr/amp-corr972.html

Index des noms de personnes

? [un auditeur d'Ampère au Collège de France]      à      Ampère, André-Marie


20 Xbre 1832

Monsieur,

Permettez à un de vos auditeurs de vous faire une observation. Vous avez dit, en faisant l'expérience de la porosité du bois en forçant le mercure par le vide de la machine à le traverser, qu'on obtiendrait le même résultat si on chargeait ce bois d'une colonne de 28 pouces de mercure ; mais vous n'avez pas dit si vous en aviez fait l'expérience, et je pense qu'on y trouverait des différences, et que la colonne de mercure dans l'air libre n'aurait que la force de pression sur le bois, qu'a l'air atmosphérique extérieur lorsqu'on fait le vide, quand le mercure est descendu dans le baromètre placé sous le vide de la moitié de sa hauteur, c.à.d. à environ 14 pouces, mais non pas celle qu'a cet air extérieur sur le vide lorsque le mercure n'y est plus qu'à 5 ou 6 pouces.
Ce n'est ici, ce me semble, qu'une loi d'équilibre. La colonne de mercure, dans l'air libre, ajoutant la force de pression à celle de l'atmosphère, presserait comme 2 en dessus, et serait balancée par une force comme 1 en dessous, celle de la pression atmosphérique seule. Mais la force de pression qui balance dans le vide, lorsque la colonne barométrique est réduite au cinquième de sa hauteur, est cinq fois plus faible que celle de l'air extérieur ; c'est-à-dire que le mercure me paraît poussé dans cette expérience dans le vide, avec une force cinq fois plus grande que celle dont il serait poussé par une colonne de 28 pouces de mercure dans l'air libre.
Voyez, Monsieur, s'il y aurait moyen de faire cette expérience à votre prochaine leçon de samedi. Je vous en serais, pour mon compte, fort obligé. Le bois dont vous vous êtes servi pour l'expérience est peut-être trop facile à traverser. J'ai vu faire cette expérience par M. Roberson avec une sorte de gobelet en buis assez épais.
Une seconde observation. Vous avez dit que le plomb avait plus d'adhésion que l'acier le mieux poli pour le verre ; mais vous n'avez pas dit sur quelle expérience cette théorie se fonde. Car si c'était sur celle du plan incliné, cela ne prouverait autre chose sinon que la tendance du corps à descendre est en raison de son poli ; puisque nous avons vu le verre descendre sur le verre à un plan d'inclinaison bien moins élevé que le bois, quoiqu'il soit bien certain que l'adhésion du verre est beaucoup plus fort pour lui-même que pour le bois.
Il me serait fort agréable, Monsieur, d'avoir le secours de vos lumières et quelques unes de vos savantes expériences sur ces questions.
Agréez l'assurance de ma considération la plus distinguée.
L'un de vos auditeurs.



Lettre inédite
  Source de l'édition électronique de la lettre : original manuscrit
Paris, Archives de l'Académie des sciences, fonds Ampère, carton XIII, chemise 225.

Lien de référence : http://www.ampere.cnrs.fr/amp-corr972.html

© 2005 CRHST/CNRS, conditions d'utilisation. Directeur de publication : Christine Blondel. Responsable des développements informatiques : Stéphane Pouyllau ; hébergement Huma-Num-CNRS