Bredin, Claude-Julien à Ampère, André-Marie
14 juillet 1819
Cher ami, je n'ai pas le temps de te dire mes chagrins. Dieu a daigné m'envoyer des
épreuves que je te dirai dans quelques jours. Je te raconterai des choses prodigieuses.
Je compte sur toi. Dieu connaît ma faiblesse. Il sait si j'ai besoin, des secours de mon
ami. Il sait si son appui m'a jamais été si nécessaire. Et je suis
menacé d'un nouveau chagrin. Mon petit Emmanuel, cet enfant si bon, si doux, si
gracieux, est aux portes du tombeau (1). Avant-hier encore j'ai admiré son sourire plein
de charmes, son regard animé par l'amour et, figure-toi ma douleur, son oeil à
demi-fermé ne laisse plus voir que le blanc terne de sa cornée. O mon ami, prie
pour moi !
(1) Emmanuel, né le 19 novembre 1818, mourut le 14 juillet 1819. Quelques mois après, le 6
septembre 1819, Bredin perdait un autre fils, Henri, de brûlures.
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Lettre publiée dans LAUNAY, Louis de. Lettres inédites de Claude-Julien Bredin. Lyon : Académie des sciences, belles-lettres et arts, 1936, p. 123
Autre source de la lettre : LAUNAY, Louis de. Lettres inédites de Claude-Julien Bredin. Lyon : Académie des sciences, belles-lettres et arts, 1936, p. 123
Autre source de la lettre : original manuscrit Paris, Archives de l'Académie des sciences, fonds Ampère, carton XXIV, chemise 334
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Lien de référence : http://www.ampere.cnrs.fr/amp-corr924.html
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