Bredin, Claude-Julien à Ampère, André-Marie
5 juillet 1815 [...] Ceci n'est qu'un signe de vie. Le recevras-tu ? Les communications ne sont-elles pas
interrompues ? J'essaye toujours de te dire, de te répéter combien je t'aime,
combien tes chagrins me sont sensibles. Toutes les atroces folies des hommes me font mal aussi.
Oh, quel temps ! J'en entends de toutes les couleurs. Je suis obligé d'entendre
d'abominables absurdités. Croit-on rendre les hommes sages et bons à coups de
canon ? Tu vois bien que je ne puis partir dans ce moment ; c'est tout à fait
impossible. Je ne dois quitter l'école ni ma famille. On s'attend ici à apprendre
que l'armée française, qui est concentrée sous les murs de Paris, a
remporté une grande victoire. Qu'est-ce qu'une victoire ? Oh, mon ami, on croit
peut-être à Paris qu'une victoire serait quelque chose d'important, d'heureux. Des
hommes massacrés, voilà tout ce que je vois [...] Je saisirai le premier moment
de calme pour t'aller chercher. Mais viens me chercher si tu peux. Nous nous verrons d'abord
où nous pourrons ; mais ne manque pas de profiter du premier moment ! [...]
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Lettre publiée dans LAUNAY, Louis de. Lettres inédites de Claude-Julien Bredin. Lyon : Académie des sciences, belles-lettres et arts, 1936, p. 99-100
Source de l'édition électronique de la lettre : LAUNAY, Louis de. Lettres inédites de Claude-Julien Bredin. Lyon : Académie des sciences, belles-lettres et arts, 1936, p. 99-100
Autre source de la lettre : original manuscrit Paris, Archives de l'Académie des sciences, fonds Ampère, carton XXIV, chemise 334
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Lien de référence : http://www.ampere.cnrs.fr/amp-corr916.html
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