Ampère, André-Marie à Herschel, John
Ampère, André-Marie à Herschel, John Frederic William (Sir)
Paris,
25 octobre 1825 Monsieur et cher confrère, J’ai mille remerciements à vous
faire des deux ouvrages que Mr. South m’a remis de votre part et dont l’un a
été fait par vous de concert avec Mr. Babbage . Mr. South veut bien se charger de cette lettre, mais comme il part
incessamment et ne m’a donné que quelques heures pour l’écrire, je ne
pourrai en écrire, comme je me le proposais, une en même temps pour Mr. Babbage.
J’ai espéré en votre bonté pour moi qu’ayant souvent
l’occasion de le voir, vous ne refuseriez [pas] de lui transmettre mes remerciements de
l’ouvrage où il a pris part, et de lui exprimer la haute estime dont je fais
profession pour un savant aussi distingué et dont je connais les profondes connaissances
en mathématiques et physique. Je regrette beaucoup, Monsieur et cher
confrère, de n’avoir pas encore des exemplaires d’un petit ouvrage dont
à la vérité la plus grande partie paraît en ce moment dans les
Annales de Physique et de Chimie, mais auquel j’ai joint une addition importante qui
n’a pas été rédigée à temps pour trouver place dans
les Annales avec le reste de mon mémoire. Je démontre dans cette addition
qu’en partant de la formule par laquelle j’ai représenté
l’action électro-dynamique, un courant électrique formant un très
petit circuit fermé et plan, agit, dans tous les cas, quelque soit la courbe qu’il
décrit précisément comme si cette courbe était une
circonférence de cercle, dont l’aire fût égale à la sienne,
d’où il suit que l’identité entre la manière d’agir
d’un aimant et d’un assemblage de très petits courants circulaires de
même diamètre situés dans des plans équidistants perpendiculaires
à la ligne droite ou courbe qui sert d’axe à cet assemblage que j’ai
nommé solénoide, a lieu également entre un aimant et un assemblage de
courants décrivant des plans quelconques, pourvu que les aires qu’elles
circonscrivent soient toutes égales entre elles. Dès que ces exemplaires
seront imprimés, je saisirai la première occasion pour vous en offrir un, ainsi
qu’à Mr. Babbage. Je regrette beaucoup que le peu de temps que Mr. South m’a
donné pour écrire cette lettre ne me permette pas de causer avec vous de vos
belles expériences sur ces phénomènes que présente le mercure en
contact avec un acide traversé par le courant électrique, et de celle que vous
avez faite avec Mr. Babbage sur l’action que Mr. Arago a découverte entre un
aimant et un disque métallique lorsque l’un d’eux oscille ou tourne autour
d’un axe vertical. La manière dont ces phénomènes sont
produits par l’action du courant ou de l’aimant sur les petits courants
électriques développés dans le premier cas par le contact de
l’acide, et dans le second par l’influence de l’aimant, conformément
à une expérience que je fis à Genève en 1822 et qui a
été publiée dans le temps par Mr. Auguste de la Rive, est un sujet sur
lequel je regrette toujours de n’avoir pas eu le temps d’écrire. Il est bien
aisé au reste de voir comment ils rentrent, ainsi que les faits découverts par
l’illustre Mr. Davy, dans les lois générales de l’action
électrodynamique. Je vous prie, Monsieur et très cher confrère,
d’agréer de nouveau l’hommage de ma reconnaissance et celui de ma haute
estime. J’ai l’honneur d’être, monsieur, votre très humble et
très obéissant serviteur, A. Ampère
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Lettre inédite
Source de l'édition électronique de la lettre : copie Poleymieux, musée Ampère [Photocopie.]
Autre source de la lettre : original manuscrit Londres, Archives de la Royal Society, Reference HSI.394
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Lien de référence : http://www.ampere.cnrs.fr/amp-corr864.html
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