Couppier, Jean-Stanislas à Ampère, André-Marie
[juillet 1795] [page(s) manquante(s)] de représentant le niveau de l'eau
retenue par la palette dg. Il faut donc avoir la surface defg. Elle est
composée de la surface dhfg - dhe, c'est-à-dire de (dh x hf) – (dh x eh/2).
Il n'y a dans ces quantités que eh d'inconnu. Pour la trouver, nous considèrerons
que les triangles abc et dhe étant semblables, nous aurons cette proportion ab : bc ::
dh : eh. Faisant cb connu = b, ab inconnue = x ; dh connu = m et hf ou dg = n nous aurons x : l
:: m : bm/x. Ainsi nous pourrons exprimer algébriquement la surface defg, et nous aurons
mn – (mbm/2x) ou (2mnx – m²b)/2x qu'il faut diviser par la ligne ac pour
avoir l'expression de la quantité d'eau montante. Or la ligne ac = √[(cb)² +
(ab)²] = √(l² + x²). Nous aurons donc (2mnx –
m²b)/[2x√(b² + x²)], par où vous voyez que le problème
s'élève au dessus du 4ème degré car élevant tout au
carré il vient (4m²n²x² - 4m3nlx + m4b²) / (4x² x b² +
x²). Je ne sais pas s'il n'y aurait point de moyen de simplifier cette expression.
J'ai lu dans plusieurs auteurs des théories sur la force qui tend à faire casser
les corps inflexibles ou peu flexibles, et je ne les ai pas trouvé bien d'accord.
Permettez que je vous fasse quelque question là-dessus. Je suppose qu'on connaisse la
force ou le poids C [voir figure sur fac-similé] qu'il faudrait pour casser ou
déchirer un morceau de bois ou de toute autre matière tel que ab attaché
par un de ses bouts a et portant par l'autre extrémité le poids C ; et je demande
quel poids il faudrait pour casser le même morceau attaché horizontalement par un
de ses bouts et chargé à l'autre extrémité d'un poids [voir figure
sur fac-similé], ou bien encore en supposant que le poids soit au milieu et que les deux
extrémités soient supportées comme dans la figure [voir fac-similé]
ou encore dans le cas où ce morceau serait attaché fortement par les deux
extrémités, de sorte qu'en se cassant seulement dans le milieu il ne peut point
tomber. Je vous prierais aussi de me dire si, toutes choses égales d'ailleurs, la
force d'un morceau de bois croît comme sa largeur et le carré de sa hauteur. J'ai
supposé dans tout ceci un morceau de bois ayant une forme
parallélépipède. Mais je serais bien aise de savoir aussi quelle
résistance à se casser offrirait un morceau cylindrique placé
horizontalement. Quant à la résistance des corps qui se déchirent,
c'est-à-dire qui plient avant que de casser, je vous prierai de me dire aussi quel poids
il faut pour déchirer un morceau de matière flexible attaché par ses deux
bouts comme le morceau adb [voir figure sur fac-similé]. Pour moi, il m'a toujours
semblé qu'il fallait décomposer la résistance suivant les angles
formés par la direction des deux parties du corps flexible, mais comme la théorie
de M. Mariotte ne paraît pas facilement conforme à cette idée, je vous prie
de me dire votre avis là-dessus, de même que sur la force qui tend à
déchirer un tuyau de conduite en le supposant flexible. Il ne s'est rien
passé de bien important depuis que j'ai eu l'honneur de vous voir, si ce n'est le triomphe la victoire remportée par la
Convention sur les Jacobins à Paris comme à Toulon. Vous avez sans doute appris
la manière dont ils se sont rendus à Paris. Depuis ce temps-là on a pris
des mesures bien vigoureuses contre eux. On a d'abord décrété
l’arrestation en plusieurs fois de 29 membres de la Convention, et il y en a plus de 20
sur lesquels ce décret a été exécuté. On a
arrêté aussi plus de huit autres Jacobins. On a désarmé tout ce qui
était suspect, entre autres une division de gendarmerie composée de 1800 hommes.
L'on a exécuté aussi 14 gendarmes, les deux assassins de [Feraud] et plusieurs
autres. Quant aux membres de la Convention, leur procès doit être instruit par le
tribunal militaire de Paris. Collot d'Herbois, Billaud-Varenne et Vadier, qui avaient
été condamnés à la déportation, resteront à
Oléron et seront jugés par le tribunal militaire de La Rochelle. Vous avez sans
doute appris la reddition de Toulon, on y a tué plus de 60 hommes. Mais ils ont fini par
livrer leurs chefs, entre autres deux représentants. Il nous est arrivé deux
représentants ; l'on ne sait pas encore bien quelle est leur mission. La Convention
vient de décréter que toutes les communes sont autorisées à
conserver une église pour le culte, et dans celles où il y aura plusieurs cultes,
la municipalité indiquera des heures pour l'exercice de chaque culte afin qu'il se fasse
sans trouble. La commune de Paris est autorisée à réserver 12
églises à cette intention. Les ministres qui desserviront ces églises temples seront seulement
assujettis à promettre de ne point contrevenir aux lois. Voilà, Monsieur,
à peu près les seules nouvelles que l'on sache ici. Excusez, s'il vous
plaît, la hardiesse que j'ai eue de vous proposer tant de questions, et agréez
l'assurance du sincère attachement avec lequel j'ai l'honneur d'être,
Votre ami J.-S. Couppier. Daignez faire agréer l'assurance de mes respects
à Madame Ampère.
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Source de l'édition électronique de la lettre : original manuscrit Bibliothèque de l'Institut de France, MS 3349 (3) [Un cahier de 4 pages, papier blanc, le début de la lettre est manquant, au crayon d'une autre main : "début d'avril 1795".]
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Voir le fac-similé : |
Lien de référence : http://www.ampere.cnrs.fr/amp-corr984.html
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