Couppier, Jean-Stanislas à Ampère, André-Marie
A Monsieur Ampère, répétiteur d'analyse à l'école Polytechnique, à Paris
[Claveisolles],
le 6 7bre 1805 Je ne sais plus quel parti prendre, mon cher ami, il y a un temps infini que j'aurais
dû vous écrire. J'attendais tous les jours de recevoir de vos nouvelles. J'allais
souvent chez M. Périsse pour en savoir, mais il n'en avait pas plus que moi. Je suis
enfin parti il y a sept semaines pour Claveisolles sans en pouvoir apprendre, mais avec la
résolution de vous écrire ; et ayant laissé passer quinze jours sans le
faire, j'ai pensé que vos vacances vous faisaient quitter Paris et que ma lettre serait
perdue. Cependant je hasarde celle-là dans l'inquiétude où je suis sur
votre compte. Depuis bien des mois je n'ai eu d'autres nouvelles de vous que par Antony
[Nolhac] qui en écrivit deux mots à son frère. J'avoue que j'ai bien grand
tort d'avoir tant différé à vous écrire, mais j'ai si peu de choses
à vous écrire qui puissent vous intéresser en comparaison de la multitude
de choses que je désirerais savoir de vous. Je ne sais presque rien, mon cher ami, de ce
que vous faites depuis que vous êtes à Paris, des espérances que vous avez,
etc. etc. et vous savez combien tous les plus petits détails m'intéressent : la
vie de Paris est-elle si différente de celle de province ? Tandis que moi,
abandonné à ma paresse naturelle, je n'ai absolument rien fait
d'intéressant pour moi-même. J'ai même abandonné au moins pour
quelques temps les baromètres et mon graphomètre par les difficultés que
j'ai éprouvées. La seule partie que j'ai faite est une herborisation de 3 jours
à Pilat avec M. Bourgeois de Lyon et M.M. Dejean et Carlet de Vienne. Quant aux
Beaujolais, j'y ai fait trois ou quatre herborisations sur les montagnes. Du reste j'y ai
vécu dans une grande oisiveté. Ainsi, mon cher ami, je n'ai d'autre chose
à vous dire si ce n'est que je soupire ardemment après le moment de vous revoir
et je ne sais quand il arrivera. Je pense continuellement à vous, surtout depuis que je
présume que vos vacances sont commencées et qu'il serait possible que vous
fussiez à Lyon ; mais comment le savoir ? Adieu, mon cher ami, voici probablement
une lettre perdue. Je vous embrasse de tout mon coeur. Couppier Vir[y] Mon adresse est à Claveisolles par Beaujeu, Dept du Rhône.
if ($lang=="fr" AND $val['bookId'] < '834') { print "Lettre publiée dans "; } ?>
if ($lang=="en" AND $val['bookId'] < '834') { print "Publish in :"; } ?>
Source de l'édition électronique de la lettre : original manuscrit Paris, Archives de l'Académie des sciences, fonds Ampère, carton XXIV, chemise 333
|
Voir le fac-similé : |
Lien de référence : http://www.ampere.cnrs.fr/amp-corr981.html
|
|