Ampère, André-Marie à La Rive, Auguste de
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A Messieurs Moritz et Prévost, à Londres (Angleterre) pour remettre s.l.p. à M. Auguste de La Rive
15 juin 1825 Monsieur et très cher ami, Je viens de recevoir deux diplômes de
Membres correspondants de la Société Philomathique, l'un pour vous, l'autre pour
M. Marcet, à qui je vous prie d'offrir mille amitiés de ma part. Vous avez
été nommés tous deux dans la séance du 28 mai dernier sur un bout
de rapport que je fis à la Société. J'aurais désiré des
matériaux plus complets pour le faire, afin de ne rien oublier de vos travaux à
l'un et à l'autre, mais il y en avait de reste pour justifier une nomination que nous
désirions dans une partie seulement de vos recherches. Je conserve ces deux
diplômes pour vous les remettre à votre retour ici. Je vous ai écrit
peu de jours après votre départ de Paris. Ma lettre en contenait une pour M.
Faraday. J'espère que vous l'avez reçue et que vous avez remis à M.
Faraday celle qui lui était adressée. Je ne puis cependant me défendre
d'une sorte d'inquiétude en me rappelant que je vous priais bien instamment dans cette
lettre de m'écrire dès que vous auriez parlé au savant de Londres, il ne
faut qu'un instant pour écrire un mot d'avis et deux ou trois jours pour que la lettre
parvienne, et que cependant je n'ai point eu de vos nouvelles depuis votre départ.
Il m'est venu en pensée que ma lettre ne vous serait pas parvenue parce qu'au lieu de
l'adresser à MM. Moritz et Prevost à Londres pour remettre à M. Auguste de
La Rive, j'aurai peut-être mis sur l'adresse à M. Auguste de La Rive chez MM.
Moritz et Prevost à Londres, ce qui aura peut-être dérouté les
distributeurs des lettres dans cette ville faute de lire l'adresse jusqu'au bout. Comme
j'espère que celle-ci, où l'adresse sera telle que vous me l'avez donnée,
vous parviendra exactement. Je vous prie d'abord de m'écrire pour me donner de vos
nouvelles et me communiquer ce que vous ont dit, surtout relativement à moi, les
personnes que vous avez vues en Angleterre. Je vous prie ensuite, par toute votre
amitié, si par hasard vous n'aviez pas reçu ma dernière lettre, de la
faire réclamer à la poste d'après l'adresse que je viens de vous envoyer,
car ce serait un grand chagrin pour moi qu'elle fût perdue. Comme rien n'est plus
pénible que d'être ainsi dans l'indécision de ce qui est arrivé
relativement à une chose qu'on craint perdue, je compte sur votre amitié pour
être sûr que vous m'écrirez tout de suite ce qui en est. Je vous prie
de faire à M. Marcet les plus empressés compliments de ma part et de
présenter toutes les expressions de l'admiration que j'ai pour leurs travaux à
sir H. Davy, à MM. Wollaston et Faraday. L'amitié que Sir H. Davy me
[témoigna] autrefois, celle de M. Faraday me sont si précieuses ! Adieu,
bien cher et excellent ami, conservez-moi votre amitié, écrivez-moi, je vous
prie, et revenez le plus tôt que vous pourrez acquitter la promesse que vous m'avez faite
avant de partir ! Tout à vous,
A. AMPÈRE
(1) Bibliothèque publique et universitaire de Genève.
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