Ampère, André-Marie à Frayssinous, Denis Mgr
(1)
[Octobre 1824] Si, comme j'ose m'en flatter d'après les bontés dont Votre Excellence m'a
honoré, ce n'est pas parce que j'ai mérité sa disgrâce que je n'ai
pu conserver la place d'Inspecteur général des études, me permettriez-vous
de supplier Votre Excellence de lui exposer un moyen de me rendre, de rendre à mes
enfants ce que nous venons de perdre ? J'apprends que M. Cauchy, qui remplissait avec
tant d'éclat la chaire de mécanique à la Faculté des Sciences, a
préféré celle d'astronomie vacante en ce moment. Si Votre Excellence n'a
pas déjà fait choix d'un autre professeur de mécanique, daignerait-elle
jeter les yeux sur moi pour remplir cette place ? Je professe la mécanique depuis sept
ans à l'École royale Polytechnique ; M. Cauchy enseignait à la
Faculté précisément les mêmes choses qui sont comprises dans le
cours de cette école, et peut-être serait-ce moi qui, occupé constamment de
cet enseignement, ferais le mieux, parmi ceux qui peuvent en être chargés, un
cours qui suppose des études spéciales et approfondies de cette branche des
sciences mathématiques. Votre Excellence sait qu'elle a été un des
principaux objets de mes travaux et que j'ai publié à diverses époques des
mémoires sur la mécanique qui n'ont pas été inutiles à ses
progrès. C'est le rapport peut-être trop flatteur que le célèbre
Lagrange fit en 1804 du premier de ces mémoires qui me lit appeler à Paris pour
remplir à l'École Polytechnique les fonctions de répétiteur.
Si le choix de Votre Excellence est déjà fait pour la chaire de mécanique
de la Faculté, il me restera du moins, dans le malheur que je viens d'éprouver,
cette consolation de n'avoir agi en renonçant à la place que j'aurais surtout
désiré de conserver que pour me conformer à ce qui m'était prescrit
de la part de Votre Excellence et d'avoir pu du moins lui offrir la plus grande preuve qu'il me
fût possible de la plus entière soumission à tout ce qui peut lui
être agréable et du plus profond respect. Oserai-je me flatter que, dans le cas
où le choix de Votre Excellence pour la chaire de mécanique de la Faculté
des Sciences serait déjà fait et où il viendrait à vaquer par la
suite dans le même établissement une chaire relative, soit à la
mécanique, soit à la physique, soit aux mathématiques, Votre Excellence
daignerait jeter les yeux sur moi pour la remplir ? [...]
(1) Brouillon raturé et inachevé.
if ($lang=="fr" AND $val['bookId'] < '834') { print "Lettre publiée dans "; } ?>
if ($lang=="en" AND $val['bookId'] < '834') { print "Publish in :"; } ?>
Correspondance du Grand Ampère, tome II, p.
666-667
Source de l'édition électronique de la lettre : DE LAUNAY (Louis). Correspondance du Grand Ampère. tome II. Paris : Gauthier-Villars, 1936. p. 666-667
Autre source de la lettre : brouillon manuscrit Paris, Archives de l'Académie des sciences, fonds Ampère, carton XX, chemise 304
Autre source de la lettre : original manuscrit Paris, Archives de l'Académie des sciences, fonds Ampère, carton I, chemise 1 Ce document correspond probablement à la lettre effectivement envoyée par Ampère. Pour en consulter le fac-similé, cliquer ici et naviguer dans le fonds virtuel à l'aide des flèches "page suivante".
|
Voir le fac-similé : |
Lien de référence : http://www.ampere.cnrs.fr/amp-corr673.html
|
|