@. Ampère et l'histoire de l'électricité 

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@.ampère

Correspondance d'Ampère, Lettre L477

Présentation de la Correspondance

Ampère, André-Marie      à      Bredin, Claude-Julien (1)

Directeur de l'École vétérinaire, à Lyon (Rhône)
[18 avril 1814]

[...] Aller à Lyon, ce serait sans doute le seul palliatif à mes peines. Mais cette place de l'abbé Bossut ! On devait y nommer il y a deux mois, on l'a renvoyé au mois de septembre en partie à cause de moi pour me laisser le temps de lire. Quitter Paris dans ce moment ce serait y renoncer, dire : « je n'en veux point ! » Il faut que je reste ici, que je m'efforce d'écrire la fin de ce mémoire, d'en écrire un autre ensuite. Peut-être qu'un jour ce titre, si je l'obtiens, sera ma seule ressource pour nourrir ces pauvres enfants qui ont été quelque temps comme oubliés de leur père.
Mon bras estropié m'avait, d'après ma réclamation, fait rayer du contrôle de la garde nationale, le 24 mars, six jours avant l'occupation de Paris (2). Je n'ai pris part que par mes voeux pour le bonheur de tous à ces graves événements. Pas le plus petit changement dans ma vie ni dans celle de presque tous ceux que je connais ; c'est comme si tout cela s'était passé à cent lieues d'ici ! J'ai perdu beaucoup de temps bien inutilement pour voir Monsieur, je n'ai rien distingué ! Je n'ai pas même entrevu les souverains alliés. Je n'existe plus pour rien.
M. Degérando va mieux ; mais il a été bien malade d'un catarrhe, d'abord sur la poitrine, ensuite sur la vessie, qui l'a fait horriblement souffrir. Il m'a parlé de toi avec l'expression de la plus vive amitié. Je le verrai aujourd'hui ou demain pour lui parler de toi. A présent, je vais chez M. Huzard lui donner de tes nouvelles.
Je t'ai écrit sans perdre un moment pour que cette lettre pût partir par le courrier d'aujourd'hui ; l'heure du départ me talonne. Adieu, adieu, cher ami, je t'embrasse mille fois de toute mon âme, fais mille et mille tendres amitiés à cet excellent Roux ! Ce que tu me dis de lui en augmente encore ma tendre amitié pour lui.

A. AMPÈRE



(1) Deux pages avec adresse. Le début manque. Bredin a écrit en marge : « Je brûle cette
lettre qui est du 18 avril 1814 après en avoir extrait quelques passages des six pages
précédentes. Je ne garde que cette dernière page. »
(2) L'entrée des Alliés dans Paris est du 31 mars, l'abdication de Napoléon du 6 avril.


Correspondance du Grand Ampère, tome II, p. 468-469
  Source de l'édition électronique de la lettre :
DE LAUNAY (Louis). Correspondance du Grand Ampère. tome II. Paris : Gauthier-Villars, 1936. p. 468-469


  Autre source de la lettre : original manuscrit
Paris, Archives de l'Académie des sciences, fonds Ampère, carton XXVI, chemise 340
(Deux pages avec adresse. Le début manque. Bredin a écrit en marge : « Je brûle cette lettre qui est du 18 avril 1814 après en avoir extrait quelques passages des six pages précédentes. Je ne garde que cette dernière page. »)


Voir le fac-similé :
Lien de référence : http://www.ampere.cnrs.fr/amp-corr477.html

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