Ampère, André-Marie à Roux-Bordier, Jacques
(1)
Paris,
13 avril 1810 Mon cher ami, depuis que j'ai reçu votre lettre, je veux tous les jours vous
écrire. Jamais je ne puis y parvenir. Ce sont toujours de nouvelles occupations qui
semblent se réunir pour me priver de ce plaisir. Je vois venir l'époque où
vous m'avez dit que vous seriez à Lyon. Ainsi, il vaut encore mieux prendre mon parti de
ne vous écrire qu'un mot que d'attendre d'avoir plus de temps et, en retardant toujours
dans cette espérance, manquer le moment où cette lettre peut vous trouver
à Lyon. J'y serai d'ailleurs dans le courant du mois, j'espère vous y voir, et
c'est un grand plaisir qui se joint dans ma pensée à celui de me retrouver avec
Bredin, Ballanche et tant d'autres excellents amis que je n'ai pas vus depuis plus de deux
ans. J'ai fait faire une copie de votre Mémoire de métaphysique, dont je
vous remercie bien et qui m'a fait grand plaisir, pour l'envoyer à Maine-Biran [Maine de
Biran]. M. de Gérando [Degérando] est à Rome encore pour longtemps (2). Je
serai forcé d'attendre son retour pour faire usage de l'autre Mémoire ; car je ne
connais personne autre qui puisse avoir quelque influence sur les choses de cette nature et,
depuis que j'ai quitté le Bureau consultatif, je n'ai presque plus de relation avec ceux
qui travaillent dans des bureaux de ministères. Ce n'est pas d'ailleurs par leur canal
qu'on peut faire passer une affaire de ce genre. J'attendrai donc son retour pour lui en
parler. J'ai vu Maine-Biran [Maine de Biran] pendant un séjour de six semaines
qu'il a fait à Paris, mais bien moins que je n'aurais voulu. Il avait tant d'affaires
que nous pouvions rarement avoir de longues conversations. Nous en aurions eu bien besoin, car
il y a encore plusieurs points sur lesquels nous ne sommes pas entièrement d'accord. Je
serai bientôt à Lyon, j'espère vous y trouver et vous expliquer tout cela
de vive voix mieux que je ne pourrais faire par lettre. Nous parlerons aussi de votre
Mémoire. Si je ne vous en dis rien, c'est que j'ai pu à peine y jeter les yeux et
que je veux m'en pénétrer (3). Nous sommes d'accord, à ce que j'ai
entrevu, sur les points principaux. Adieu, mon cher ami, vale et me ama. A.
AMPÈRE
(1) Trois pages in-4°, 18 x 23,5, adresse sur la quatrième. Communiqué par M. Paul
Chaponnière, arrière-petit-fils de Roux-Bordier.
(2) Cf. Lettre 0365
(3) Cf. Lettre 0286 (1806).
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if ($lang=="en" AND $val['bookId'] < '834') { print "Publish in :"; } ?>
Correspondance du Grand Ampère, tome III, p.
871-872
Source de l'édition électronique de la lettre : DE LAUNAY (Louis). Correspondance du Grand Ampère. tome III. Paris : Gauthier-Villars, 1943. p. 871-872
Autre source de la lettre : copie Lyon, Bibliothèque municipale, Ms 6205 (1) (Photocopie du manuscrit original)
Autre source de la lettre : original manuscrit Collection L. Pierce Williams (Trois pages in-4°, 18 x 23,5, adresse sur la quatrième. [note de Louis DE LAUNAY]) Dans la Correspondance du Grand Ampère, Louis DE LAUNAY précise, au sujet de cette lettre, que le manuscrit lui en a été ""communiqué par M. Paul Chaponnière, arrière-petit-fils de Roux-Bordier"".
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Voir le fac-similé : |
Lien de référence : http://www.ampere.cnrs.fr/amp-corr360.html
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