Carron-Ampère, Julie (1ère femme d'Ampère) à Ampère, André-Marie
(1)
Vendredi à midi [14 janvier 1803] Mon bon ami, les maux de reins que j'éprouvais lorsque tu étais ici
augmentaient tous les jours, je prenais de l'élixir et de la terre foliée et
j'avais résolu de ne mettre les sangsues que si je ne pouvais plus y tenir [...] Je les
ai mises hier et suis mieux aujourd'hui, mais, pour te conter quelque chose de plus
agréable, je te dirai que j'avais mené notre petit chez Mme Ampère, qu'il
fut si gentil, si plaisant que tout le monde l'admirait. Après souper, je le pris sur
mes genoux et je le faisais chanter et raconter tout ce qu'il savait. Tout le monde s'entassait
autour de moi. Chacun disait : « Qu'il est joli, qu'il est plaisant ! » Le petit
l'entendait et recommençait de plus belle [...] Ah, mon bon ami, combien il est doux
pour une mère de voir louer ses enfants et combien cette satisfaction doit être
plus complète lorsqu'ils sont grands et qu'on remarque en eux des vertus ou des talents
que vous leur avez inspirés !
(1) Date très douteuse. Mme Cheuvreux a publié un passage p. 194.
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