Gonod, Benoit à Ampère, André-Marie
Clermont-Ferrand,
31 Xbre 1833 Monsieur et ami très cher, Je n'ai pu vous envoyer plus tôt le
compte que vous attendez, à cause d'une absence de mon beau-frère. Il est de
retour ce soir, j'ai chargé quelqu'un de le lui demander et j'espère pouvoir
l'insérer dans cette lettre demain au sortir de la classe, avant le départ du
courrier. Je fais mettre à la poste, en même temps que cette lettre une
double épreuve de la feuille 9 ; mais elle ne vous parviendra probablement qu'un jour
plus tard, parce que l'on retient les imprimés un jour de plus, pour vérifier
s'il n'y a point d'écriture à la main. J'ai bien
réfléchi sur les noms que vous proposez pour la 2e science du 3e ordre dans les
sciences historiques. Ils me semblent avoir deux […cisions], leur
étrangeté d'abord, puis ils n'expriment pas exactement l'objet de la science. Practologie ne me plait pas, mais je [illisible] l'idée un peu vague que
représente la désinence en logie se prête mieux, ce me semble,
à la définition de la science. Le suppléant de M. Villemain vous donnera
à cet égard un avis auquel je me range d'avance… Si vous vous
décidez à faire imprimer la 2de partie à Paris, il faudra bien vous
réserver les feuilles qui sont destinées aux Annales d'Auvergne à 200
exemplaires ; car on a déjà donné aux souscripteurs le commencement, on
leur a promis la suite ; on ne peut pas les en frustrer. Quant à la pagination, on ne la
change pas pour que les lecteurs puissent à leur gré détacher ce
mémoire des Annales et le faire relier à part, et réunir des feuilles qui,
isolées, présenteraient bien moins d'intérêt. J'ai
continué le travail de la rédaction. Je suis arrivé à la
pédagogique ; je n'ai donc plus en quelque sorte que le [9e] paragraphe, et le 8e
chapitre, deux choses très difficiles à faire pour moi. J'y mettrai mes soins, je
m'en tirerai comme je pourrai mais vous viendrez après moi pour corriger et ajouter,
etc. Avec les occupations qui m'assaillent sans cesse et les diners ou soirées
auxquelles je ne puis me soustraire, je n'espère pas avoir terminé avant le 15 ou
le 20 du mois de février. Je vous enverrai le tout ensemble vers cette époque et
comme je l'avais pressenti avant que la 1ère partie soit terminée. Quoique
j'ai peu de temps, je suis encore menacé d'en perdre. Voici comment : jusqu'ici notre
professeur d'histoire avait été payé par la maison (1 200 fr). Le Conseil
royal vient d'arrêter que la maison ne lui fournirait que 900 fr et qu'il serait admis au
partage du variable avec les autres professeurs. Or, de compte fait, cela
enlèvera à chacun de nous environ 75 ou 80 francs, diminution et perte que ne
veulent pas subir les professeurs de philosophie, de mathém., Clément, et je
crois le censeur. De sorte que, dans le moment, ils veulent [illisible] et demandent au besoin
la suppression de la chaire d'histoire. Vous pensez que j'[en suis] moins faché par
rapport à la surcharge d'occupation [lacune] reviendra, qu'à cause du [lacune] en
lui-même [mot à revoir] de la position [lacune] se trouve l'excellent [illisible]
est chargé de ce cours. J'aime à croire que la démarche, qui n'est encore
qu'un projet, ne serait pas favorablement accueillie. L'intérêt de l'enseignement
de l'histoire passera sans doute avant celui des réclamants. Veuillez offrir mes
hommages respectueux à vos dames et recevoir la nouvelle assurance de tout l'attachement
avec lequel j'ai l'honneur d'être Monsieur et très cher ami, Votre
dévoué serviteur
Gonod
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Source de l'édition électronique de la lettre : original manuscrit Paris, Archives de l'Académie des sciences, fonds Ampère, (carton XXI, chemise 311 ?)
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Voir le fac-similé : |
Lien de référence : http://www.ampere.cnrs.fr/amp-corr1018.html
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